Assemblée générale de l’ONU : Les sempiternelles quatre vérités du Maroc

Tout le monde sait que l’Algérie est responsable de la création et du maintien du différend artificiel autour du Sahara marocain.

Quand les pères de l’ordre international actuel tranchaient en faveur de l’organisation en janvier 1946 de la première session de l’assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’idée était d’offrir à l’ensemble des pays du monde une tribune où ils pourraient par la voie de l’expression dialoguer et, on l’espérait, se donner les moyens d’éviter que le charnier qu’a été la Seconde Guerre mondiale et ses millions de morts vienne à se reproduire.

C’était aussi un temps où les technologies de l’information et de la communication n’étaient pas aussi développées, et où donc les postures des uns et des autres avaient vraiment l’opportunité de se dévoiler et, par voie de conséquence logique, de susciter l’attention et de se faire entendre, même cahin-caha pour les plus faibles. Loin sommes nous sans doute aujourd’hui de cet esprit, alors que la communauté internationale, pour reprendre l’expression d’usage, n’a peut-être jamais été aussi chancelante, en y incluant la séquence semi-séculaire de la guerre froide.

Dans la ville de New York, aux États-Unis, où se trouve le siège de l’ONU, la soixante dix-septième édition de l’assemblée générale, qui se tient depuis le 13 septembre 2022, donne ainsi l’impression de ne constituer qu’un simple cérémoniel auquel chefs d’État et de gouvernement se prêtent sans autre conviction que celle de redire une messe que tout un chacun connaît pourtant dans le détail le plus menu. On le sait déjà, les postures vont, in fine, rester les mêmes, et la planète même restera la même, comme si c’était un simple bruit qui venait de passer; en tout cas relativement à la fureur autrement mugissante qui anime actuellement les esprits. Chose qui, en l’espèce, vaut autant pour un conflit globalement médiatisé tel celui de l’Ukraine, qui depuis le 24 février 2022 se prolonge et qui, aux dernières nouvelles, risque de perdurer bien longtemps encore, que, pour ce qui nous concerne à notre niveau nous, Marocains, celui autour de notre Sahara, près de cinquante ans plus vieux et auquel là aussi les instances onusiennes n’ont pas pu mettre fin et ne le réussiront vraisemblablement jamais.

La vérité, tout le monde la connaît pourtant et elle a d’ailleurs de nouveau été ressassée par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, également présent à l’assemblée générale, dans le discours qu’il a prononcé: celle d’un voisin algérien dont non seulement la “responsabilité” est “avérée dans la création et le maintien de ce différend artificiel”, qui sans son implication n’aurait jamais vu le jour, mais qui refuse même tout bonnement de prendre part au processus des tables rondes entamé par l’ONU en décembre 2018 en la personne du précédent envoyé personnel de son secrétaire général, Horst Köhler. “La participation de l’Algérie (...) est une condition sine qua non pour parvenir à un règlement définitif à cette question,” a rappelé, à cet égard, M. Akhannouch. Ce dernier a également mis, en outre, en exergue la situation des populations du Sahara marocain séquestrées depuis le milieu des années 1970 dans les camps de la honte à Tindouf, en plein territoire algérien, par le Front Polisario, avec la complicité au moins passive d’Alger -les observateurs, notamment humanitaires, savent qu’elle est, au contraire, totalement active-, ce qui implique aussi de faire le parallèle avec la vie du Marocain moyen établi dans les provinces méridionales de son pays, tout-à-fait aux antipodes.

A Tindouf, le dénuement auquel le Polisario livre ses otages, puisque c’est ainsi qu’il faut les désigner et non sous l’appellation politiquement correcte et largement complaisante de “réfugiés” -on n’est pas moins otage lorsqu’on croit agir de son plein gré après des décennies de lavage de cerveau-, finit malheureusement souvent par les pousser dans les bras des organisations terroristes qui pullulent dans le Grand Sahara et du Sahel, comme l’illustre par exemple l’histoire de Adnane Abou Walid al-Sahraoui, tué en août 2021 par les forces françaises après être devenu le principal ponte de Daech dans la région.

N’est-ce pas, en fin de compte, un cheminement logique après qu’on a dès la plus tendre enfance tété la violence de son propre sein? Car à un âge où un enfant marocain normal apprend à manier le stylo pour faire ses gammes d’élève, le jeune séquestré, lui, a plutôt une arme en main et le missel de l’apprenti terroriste sur le coeur. Passent les assemblées générales et passeront donc aussi les années: rendez-vous déjà pris pour 2023 pour refaire les mêmes postulats...

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