Quelques jours après la convocation de son ancien directeur de cabinet dans l’affaire de Brahim Ghali, c’est au tour de l’ex-ministre espagnole des affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, d’être convoquée en tant qu’accusée par le juge d’instruction au tribunal de Saragosse, Rafael Lasala.
Beaucoup croyaient que l’affaire de l’entrée illégale du chef des séparatistes du Polisario, Brahim Ghali, sur le territoire espagnol en avril dernier était terminée. Il n’en est rien. L’enquête judiciaire poursuit son cours normal en Espagne pour connaître les responsables de cette décision qui a plongé les deux pays dans une grave crise diplomatique.
Après la convocation, il y a quelques jours, par le juge d’instruction au tribunal de Saragosse de l’ex-directeur de cabinet de l’ancienne ministre espagnole des affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, c’est au tour de celle-ci d’être convoquée par le même juge. Selon des sources médiatiques espagnoles, dont le célèbre quotidien ABC, le juge d’instruction du tribunal de Saragosse, Rafael Lasala, a officiellement convoqué Mme Gonzalez Laya.
“Profonde amitié”
Son ancien directeur de cabinet, Camilo Villarino, qui a comparu, devant le juge, début septembre dernier, avait affirmé que c’est sa ministre qui avait donné l’ordre pour l’entrée de Brahim Ghali sur le territoire espagnol, mais il a, en revanche, estimé qu’elle n’était pas la seule à prendre cette décision. L’ancienne patronne de la diplomatie espagnole comparaitra devant la justice en tant qu’accusée en raison de son implication dans le processus décisionnel qui a conduit à l’entrée sous une fausse identité du chef des séparatistes sur le sol espagnol. Brahim Ghali était arrivé le 18 avril dernier à la base militaire de la capitale aragonaise à bord d’un avion médicalisé en provenance de l’Algérie.
Son entrée illégale avait provoqué une profonde colère de la part des autorités marocaines, qui n’ont pas compris comment ce criminel de guerre a réussi à entrer sur le territoire espagnol alors qu’il était porteur de faux documents de voyage. S’en est suivie une crise diplomatique grave marquée par le rappel de l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich.
Il a fallu plusieurs semaines de tensions diplomatiques entre les deux pays pour qu’enfin cette crise prenne officiellement fin après le dernier discours royal prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, le 20 août dernier. Un discours où S.M. le Roi Mohammed VI avait annoncé un retour à la normale dans les relations maroco-espagnoles tout en rappelant que l’Espagne demeure un partenaire stratégique du Maroc.
En juillet dernier, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a nommé José Manuel Albares ministre des Affaires étrangères pour succéder à Arancha Gonzalez Laya en vue d’améliorer les relations avec le Maroc. Le 31 juillet 2021, le Roi d’Espagne, Felipe VI, a souligné, dans un télégramme de félicitations qu’il a envoyé au monarque marocain, pour le féliciter à l’occasion de la fête du Trône, la «profonde amitié» entre son pays et le Maroc.