La future application de traçage débattue au parlement

Laftit rassure

Le ministre de l’Intérieur a livré quelques détails à la Chambre des représentants sur la future application de traçage des contaminations au Covid-19.

On en sait un (tout petit) peu plus sur l’application de traçage des contaminations au Covid-19 que le Maroc compte incessamment mettre en service pour accompagner le déconfinement en cours de préparation. Largement débattue depuis que les informations à son propos ont fuité dans la presse et ayant même fait l’objet, le 16 avril, d’une réaction de “craintes” et d’“inquiétudes” de la part de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) eu égard au sujet du non-respect de la vie privée des citoyens et de leurs données à caractère personnel, l’application a été au centre d’une intervention du député FGD (Fédération de la gauche démocratique) Omar Balafrej lors du passage du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, à la Chambre des représentants ce 30 avril 2020.

Et si, dans sa réponse à M. Balafrej, M. Laftit n’a pas vraiment été disert, préférant visiblement remettre la discussion de la question au moment où l’application sera enfin fin prête, il est néanmoins ressorti de son exposé quelques indiscrétions, notamment que les Marocains ne se verront rien imposer, comme d’aucuns le redoutaient. Ce qui rejoint par ailleurs les affirmations faites deux jours plus tôt par le président de la CNDP, Omar Seghrouchni, au quotidien Le Matin, assurant qu’il “n’[a] pas entendu parler d’option d’obligation à ce jour”, cependant que la commission avait, dans sa réaction précitée du 16 avril, mis l’accent sur le fait que l’“application soit déployée sur la base d’une confiance volontariste et non sur la base d’une obligation difficile à mettre en oeuvre”.

Ainsi, selon M. Laftit, “dans tous ces programmes”, en faisait référence à l’application, “s’il n’y a pas la coopération des gens et la confiance mutuelle, cela ne sert à rien [d’y avoir recours]”.

Stockage d’informations
Concernant par ailleurs le volet relatif à la vie privée, le ministre a souligné que l’application ne sera pas lancée sans l’aval de la CNDP. A cet égard, il y a lieu de signaler que M. Seghrouchni avait révélé, toujours dans son interview au Matin, que son instance avait été saisie le 27 avril par le ministère de l’Intérieur afin de s’y prononcer. M. Laftit a notamment balayé la crainte de tout stockage d’informations qui seraient utilisées plus tard à mauvais escient au détriment des citoyens, et ce aussi bien pour l’application de traçage des contaminations que celle adoptée par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) pour surveiller les déplacements des véhicules.

Enfin, M. Laftit a tenu à préciser que la future application de traçage sera “100% marocaine”, faite par “des cadres marocains, au Maroc et pour le Maroc”, alors que dans les jours précédents, beaucoup avaient compris à partir notamment de sorties médiatiques de M. Seghrouchni que le Royaume pourrait recourir à une solution européenne. “Le projet est en cours,” a indiqué le ministre.

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