Panel au Musée Mohammed VI d'art moderne contemporain

Un appel a été lancé jeudi soir à Rabat par des politiques, des diplomates et des universitaires, pour la formulation d'idées innovantes visant à promouvoir le "vivre ensemble".

Lors d'un panel tenu au Musée Mohammed VI d'art moderne contemporain, autour du thème "Vivre ensemble: pour une culture du dialogue", les intervenants ont plaidé pour des idées innovantes à même de faire face aux différents défis qu'affronte le monde aujourd'hui et promouvoir, en conséquence, le vivre ensemble tant convoité ces jours-ci.

Intervenant à cette occasion, Son Altesse Royale le Prince El Hassan Bin Talal de Jordanie, fondateur de l'Institut royal d'études interconfessionnelles à Amman et du Forum de la pensée arabe, a mis en relief l'impératif de créer un "modèle d'espoir" et de promouvoir le sens d'"humanitarisme commun".

S'interrogeant sur la signification, de nos jours, de la loi de la paix, sur fond du conflit israélo-palestinien et les violations sans cesse que subit la ville sainte d'Al Qods, le Prince El Hassan Bin Talal a tenu à saluer le rôle joué par SM le Roi Mohammed VI et le Roi Abdallah II de Jordanie en faveur de la cause palestinienne et pour la défense de la ville d'Al Qods.

A cet égard, il a formulé l'espoir de voir naître dans le monde arabe une sorte de "social media peace corps", formé d'une équipe numérique fournissant des informations factuelles sur les réseaux sociaux dans les différentes langues et permettant de lutter contre les idéologies intégristes et fatalistes.

De son côté, l'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, Miguel Angel Moratinos, s'est attardé sur les causes ayant conduit à la situation inacceptable que vit le monde aujourd'hui, mettant en garde que "l'avenir semblerait être plus pire".

"Il y a dix ou 20 ans, il n'y avait pas cette confrontation et ce manque de volonté de vivre ensemble. Aussi bien au Proche-Orient ou à l'occident, la tendance à l'exclusion et au rejet de l'autre s'accroit", a dit M. Moratinos, ancien Envoyé spécial de l'Union européenne au Proche-Orient pour le processus de paix israélo-palestinien.

Enumérant les facteurs externes et internes ayant conduit aux changements que connait le monde contemporain, M. Moratinos a souligné que Daech, à titre d'exemple, n'est que la résultante du conflit israélo palestinien, notant qu'à défaut d'une issue définitive à ce conflit, la confrontation et le rejet persisteront.

"A cela s'ajoutent, a-t-il poursuivi, la guerre menée contre l'Irak qui a ouvert la boîte de Pandore et l'incapacité de l'occident à trouver une sortie à la guerre en Syrie".

"Il faut des initiatives qui s'adaptent aux enjeux d'aujourd'hui. On ne peut pas combattre Daech avec des méthodes qui remontent aux années 90. Il faut néanmoins combattre cette organisation terroriste via des idées innovantes qui puissent lutter contre le terrorisme et transmettre les vrais valeurs de l'humanité", a-t-il préconisé.