En toute conscience, j’estime que le renouvellement en 2015 de la Chambre des Conseillers n’a plus raison d’exister, d’autant plus que je ne suis pas le seul à suggérer son éradication purement et simplement. Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, propose un débat sur la nécessité de supprimer la deuxième Chambre suivant son point de vue de l’interview dans MHI n° 1135 du 9 octobre 2015. A ce sujet, je me fais fort d’indiquer que les sondages sont aux gouvernements ce que les phares sont à la voiture. Les Marocains peuvent prendre la parole pour exprimer leur opinion sur le maintien ou la suppression de la 2ème Chambre.
A mon avis, cette seconde Chambre est une surcharge pécuniaire pour les contribuables, outre le fait qu’elle ne fait que retarder le travail de l’État. En témoigne le double emploi, le gouvernement doit s’expliquer devant les deux Chambres pour les mêmes questions. L’actuelle Constitution ne reconnaît pas explicitement à la Chambre des Conseillers le droit de créer des Commissions de contrôle, ni ne lui confère le pouvoir de sanction politique. Il est notoire que les principales raisons de l’adoption du bicaméralisme au Maroc sont politiques.
Compte tenu de la stratégie de 1996, feu Hassan II a voulu octroyer satisfaction à l’opposition en acceptant l’élection de la totalité des membres de la Chambre des Représentants au suffrage universel et en prévoyant, en contrepartie, une deuxième de Chambre élue eu suffrage indirect. A noter que le Maroc s’est inspiré du Sénat en France, tantôt supprimé, tantôt rétabli, qui est une assemblée parlementaire composée de personnalités désignées ou élues au suffrage indirect, en fonction de leur âge et de leur notabilité. En une phrase, il est de bonne politique qu’il n’y a pas de démocratie sans des démocrates qui savent détruire pour reconstruire de nouvelles réformes à l’ère de la haute technologie, au diapason de la mondialisation et sous le signe de l’innovation.
Par Ali Alaoui, Salé