L’Union africaine a fêté le 25 mai son 60e anniversaire depuis sa création à Addis-Abeba en 1963. Alors nommée Organisation de l’union africaine (OUA), elle a été dissoute le 9 juillet 2002 afin d’être remplacée par l’Union africaine (UA). Pourtant membre fondateur de l’organisation continentale, le Maroc entretient avec elle une relation particulière.
Déjà le 4 janvier 1961, le Roi Mohammed V avait réuni à Casablanca les leaders africains
Gamal Abdennasser (Egypte), Guinéen Ahmed Sékou Touré (Guinée), Kwame Nkrumah (Ghana), et Modibo Keita (Mali). Une rencontre qui a permis de poser les bases de la future OUA. Quelques mois plus tard, le 2 juin 1961, le Roi Hassan II a créé un ministère des Affaires africaines, dirigé par feu Abdelkrim El Khatib. Il accueille en 1962 le leader de l’ANC, Nelson Mandela, auquel un soutien politique et, surtout militaire, est accordé par la livraison d’armes afin de lutter contre le régime de l’Apartheid.
Dès sa mise en marche, l’organisation commençait déjà à montrer des signes d’hostilité au Maroc, notamment avec l'adoption du principe d'intangibilité des frontières héritées du colonialisme. Mais ce n’est que le 12 novembre 1984, date d’admission de la chimérique “république sahraouie”, que le Maroc décide de claquer la porte de l’Organisation. Ahmed Reda Guedira, alors conseiller de Hassan II, lit le message du Roi devant la plénière : “Voilà, et je le déplore, l’heure de nous séparer.
En attendant des jours plus sages, nous vous disons adieu et nous vous souhaitons bonne chance avec votre nouveau partenaire”. 33 ans plus tard, c’est son fils, le Roi Mohammed VI, qui opère lui-même un retour en grande pompe au sein de ce qui est devenu l’UA. “Il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! L’Afrique est mon continent, et ma maison” avait-il lancé devant le 28ème sommet des chefs d’Etats de l’Union. Depuis, le Maroc en est devenu un acteur incontournable...