Nouvelles conditions pour les mariages entre saoudiens et marocaines

Un amour sous surveillance

Les nouvelles restrictions imposées par l’Arabie Saoudite n’ont pas freiné l’augmentation des mariages entre Saoudiens et Marocaines, motivés par une forte compatibilité culturelle et religieuse.


 

L’Arabie Saoudite a récemment durci les règles encadrant les mariages entre ses citoyens et des femmes étrangères, en particulier les Marocaines. Une nouvelle législation impose désormais des conditions spécifiques aux Marocaines souhaitant épouser des Saoudiens, suscitant une vague de débats au sein des deux sociétés. Parmi ces nouvelles exigences, l’obligation pour les Marocaines de fournir un casier judiciaire vierge est particulièrement controversée. Cette mesure vise à prouver l’absence d’antécédents judiciaires et de consommation de drogue.

Cette nouvelle loi, annoncée le 22 septembre, fait partie d’un ensemble de régulations concernant également les ressortissantes du Bangladesh, du Pakistan, de la Birmanie et du Tchad. Cependant, la restriction imposée aux Marocaines a été perçue comme une forme de discrimination, soulevant des critiques à l’échelle internationale.

Parmi les autres obligations, un homme saoudien ne peut épouser une Marocaine que s’il présente, entre autres, un casier judiciaire vierge. Les Saoudiens polygames doivent aussi obtenir le consentement de leur première épouse avant toute nouvelle union avec une Marocaine. Cette réglementation vise à encadrer et à mieux réguler les mariages internationaux, tout en limitant les abus et en garantissant une certaine stabilité sociale.


Malgré ces restrictions, le nombre de mariages entre Saoudiens et Marocaines ne cesse d’augmenter. Ce phénomène s’explique par divers facteurs, notamment la beauté naturelle et la diversité ethnique des Marocaines, qui trouvent leurs racines dans l’histoire multiculturelle du Maroc. Contrairement aux mariages entre Saoudiens et Marocaines, les unions entre Saoudiennes et Marocains demeurent rares. Les traditions conservatrices de la société saoudienne, qui privilégie les mariages arrangés entre membres de la même communauté, jouent un rôle clé dans cette réticence. De plus, les démarches administratives pour épouser un étranger sont bien plus complexes pour les femmes saoudiennes que pour les hommes, ce qui freine souvent les familles.

Le statut social et financier des hommes constitue également un obstacle. En Arabie Saoudite, les hommes sont perçus comme les principaux soutiens de famille, et les familles saoudiennes hésitent à accepter des hommes étrangers qui n’ont pas le même niveau social ou financier.

Les hommes saoudiens continuent de manifester une préférence marquée pour les Marocaines. Selon des sources officielles, des centaines de mariages entre Saoudiens et Marocaines sont enregistrés chaque année. Ces unions, bien qu’encadrées par des lois strictes, sont souvent vues comme heureuses et harmonieuses. Le royaume d’Arabie Saoudite, conscient des enjeux sociaux et économiques que représentent ces mariages internationaux, cherche à maintenir un contrôle rigoureux afin de protéger ses citoyens, tout en garantissant la légitimité de ces unions.

Un autre aspect intéressant de cette dynamique matrimoniale est l’explosion du taux de célibat en Arabie Saoudite. En 2015, près de quatre millions de Saoudiennes étaient célibataires, contre 1,5 million en 2010. Ce phénomène a poussé certaines Saoudiennes à se tourner vers des hommes étrangers, notamment des Marocains, via des sites de rencontres, espérant ainsi échapper à ce qu’elles appellent «le cauchemar du célibat». Selon un journal d’Arabie Saoudite, ces femmes considèrent les Marocains comme des partenaires idéaux pour bâtir une famille.

A ce propos d’ailleurs, un sociologue saoudien, interrogé par le même journal, explique cette hausse du célibat par plusieurs facteurs: le coût élevé des dots, le prix des cérémonies de mariage, le chômage et la crise du logement en Arabie Saoudite. 

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