Sahara marocain: Les allusions de Guterres à l'endroit d'Alger

Pour l’ONU, le dialogue est nécessaire pour régler le différend régional autour des provinces du Sud. Un message qui s’adresse clairement au régime algérien, qui à maintes reprises depuis octobre 2021 a fait savoir qu’il ne voulait pas participer à des tables rondes avec le Maroc.

La déclaration du 21 janvier 2022 d’Antonio Guterres sur le Sahara marocain a surtout fait parler d’elle au Maroc à la lumière de la controverse sur le traitement qu’en a fait l’Agence France-presse (AFP), qualifié par la Maghreb arabe presse (MAP) de “faute professionnelle”. Dans une dépêche publiée le 22 janvier 2021, l’agence de presse nationale a accusé sa pendante française d’avoir détourné les propos du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de lui avoir fait dire que le différend régional autour des provinces du Sud impliquait deux parties seulement, à savoir le Royaume et le mouvement séparatiste du Front Polisario, et non pas aussi l’Algérie, principal soutien de ce dernier, ainsi que la Mauritanie.

Vérification faite, M. Guterres a fait deux fois mention de “parties”, sans en préciser le nombre, et une fois bel et bien de “deux parties”, mais quoi qu’il en soit on peut dire qu’in fine il ne s’agit là que d’un détail anecdotique, l’essentiel étant le fait que le diplomate portugais ait mis l’accent sur “la nécessité d’un dialogue, la recherche d’une solution et pas seulement le maintien d’un processus sans fin sans espoir de résolution”.

Problèmes de sécurité graves
“J’ai bon espoir que le processus politique se développera à nouveau et mon message aux parties est qu’[avec ce] problème qui dure depuis tant de décennies dans une région du monde où nous voyons des problèmes de sécurité extrêmement graves, où nous voyons le terrorisme se multiplier dans le Sahel et de plus en plus proche des côtes, il est dans l’intérêt de tous de [le] régler une bonne fois pour toutes,” a-t-il insisté, dans une réponse à une question de l’agence espagnole EFE.

Ce qui constitue une mise au point sans ambages à l’endroit du régime algérien, qui refuse désormais de participer aux tables rondes inaugurées en décembre 2018 par l’ancien envoyé personnel de M. Guterres au Sahara marocain, Horst Köhler. Il faut dire que comme l’avait déclaré son soi-disant “envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb”, Amar Belani, à l’agence Algérie presse service (APS) le 12 octobre 2022, la voisine de l’Est prétexte une “‘instrumentalisation éhontée par la partie marocaine de la participation de l’Algérie aux précédentes tables rondes pour présenter fallacieusement [son] pays comme étant partie à un conflit régional”, et son chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, n’a d’ailleurs pas manqué de reprendre la même antienne au cours des entretiens qu’il a eus le 20 janvier 2022 dans la capitale algérienne, Alger, avec Staffan de Mistura, successeur de M. Köhler le 6 octobre 2021.

Mais les instances onusiennes ne semblent pas convaincues. C’est, comme l’avait dit le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, le 29 octobre 2021, avec la communauté internationale et avec le Conseil de sécurité que l’Algérie a désormais un problème.

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