L’Algérie, qui n’a jamais été ni une nation et encore moins un Etat, cherche à perpétrer l’expansionnisme et l’impérialisme d’antan
Contrairement à ce que peut laisser penser l’actualité, il faut remonter très loin dans l’Histoire pour pouvoir appréhender dans leur complexité les véritables enjeux de ce conflit. Après les Omeyyades et les Abbassides, l’Algérie est tombée sous la coupe de l’Empire Ottoman avec la prise de Constantine par Mehmet II en 1453.
Après la conquête de cette partie du vaste Empire ottoman, qui allait des frontières de l’Empire austro-hongrois à celles du Maroc, par la France en 1830, l’Emir Abdelkader a demandé l’aide au Maroc; En effet, notre Pays, depuis la bataille des Trois rois, (Oued El Makhazine, 1578) avait acquis la réputation de puissance militaire. Par solidarité avec ses «frères Algériens», le Maroc est intervenu militairement.
Ce fut la désastreuse bataille d’Isly de 1844 et le désastreux traité de Lalla Maghnia, signé la même année. Ce désastre a étalé au grand jour la vulnérabilité de notre Pays –qui est devenu la proie des convoitises des puissances européennes (France, Allemagne, Espagne …).
En 1881, la jeune IIIème République française a promulgué la loi divisant sa colonie algérienne en 3 départements. A partir de cette date, cette partie de l’Afrique du Nord n’était plus une colonie, mais partie intégrante de la France, au même titre que la Corse ou les Territoires d’Outre Mer. A partir de cette date la France va chercher à élargir son territoire en grignotant petit à petit une partie du Maroc (principalement Tindouf et Colomb Béchar, qui seront annexés et incorporés à la France).
Dès son Indépendance, le Maroc va soutenir la Révolution algérienne, déclenchée le 1er novembre 1954. Le Maroc a offert aux dirigeants du FLN toutes les opportunités pour mobiliser les Algériens résidant au Maroc et organiser des meetings de soutien, particulièrement aux dirigeants Krim Belkacem et Ferhat Abbas … Plus important encore le Roi Mohammed V a catégoriquement refusé l’offre de la France de renégocier le traité des frontières et de restituer les territoires annexés, en contrepartie d’une cessation de tout soutien au FLN.
Le 6 mars 1961 un accord a été signé entre le Roi Hassan II et le président du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) stipulant que, dès l’indépendance, des négociations seront entamées pour restituer Tindouf et Colomb Béchar. Malheureusement, en 1963, les dirigeants de la République algérienne ont totalement remis en cause l’accord passé par le GPRA avec le Maroc au nom du principe de la non-remise en question des frontières héritées du colonialisme.
Il s’agit là d’un argument fallacieux. L’Algérie n’était pas une colonie, mais la France qui a annexé Tindouf et Colomb Béchar. Alger, qui s’est considéré comme le phare des révolutionnaires, va accueillir les opposants marocains et leur apporter soutien financier et logistique. Quand éclatera la Guerre des sables, certains apposants iront jusqu’à tenir des discours radiotélévisés contre leur patrie. Pourtant, Hassan II, afin de ne pas humilier l’Algérie, avait intimé l’ordre au général Driss Benomar de ne pas marcher sur Alger. Militaire discipliné, Driss Benomar a obtempéré, mais a néanmoins émis cette réflexion «c’est la première fois dans l’Histoire qu’une armée vainqueur recule».
Cette politique de déstabilisation va connaitre son apogée entre 1971 et 1973. Une organisation clandestine successivement soutenue et financée au gré des alliances du cerveau de cette organisation, Fquih Basri, avec l’Algérie, puis l’Irak, puis la Syrie, puis la Libye et de nouveau l’Algérie, va attaquer à partir de ce dernier pays, le Maroc. Ce fut un échec total. L’Algérie va alors changer de stratégie. N’ayant plus d’opposants marocains sous la main, elle va créer le Polisario.
On ne peut que légitimement se poser cette question: Quelles sont les réelles motivations qui poussent l’Algérie à mener, sous diverses formes, une guerre contre le Maroc depuis 60 ans. Je peux, à mon niveau suggérer deux explications. La première est psychologique en ce sens que si le Maroc peut, à juste titre d’ailleurs, se prévaloir d’une légitimité à la fois historique et politique, l’Algérie, quant à elle, ne peut se prévaloir que d’une légitimité politique tardive que lui confèrent la lutte armée menée par le FLN de 1954 à 1962 et les accords d’Evian.
La deuxième explication est géostratégique. L’ambition obsessionnelle congénitale d’étrangler le Maroc en le coupant définitivement de l’Afrique; d’avoir un accès direct sur l’Océan Atlantique et acquérir ainsi une position d’unique puissance régionale. L’Algérie, qui n’a jamais été ni une nation et encore moins un Etat, cherche à perpétrer l’expansionnisme et l’impérialisme d’antan.
Par Mohamed Zenzami, Juriste