Quelques jours après les affrontements entre les indépendantistes touaregs du Mouvement pour la libération de Tamanrasset et Adrar et l’armée algérienne, dont plus d’une vingtaine d’éléments auraient été tués, le ministre de l’Énergie de la voisine de l’Est, Mohamed Arkab, révélait l’existence de négociations avec les compagnies américaines Exxon et Chevron pour le lancement de projets gaziers dans le pays. Dans un article publié le 2 juin 2023 par le Wall Street Journal, il avait mis en exergue les « vastes réserves » que compte le sous-sol de l’Algérie. Sauf que certains de ces projets pourraient bien être tués dans l’œuf.
Si elle ne s’est pas encore publiquement prononcée à ce propos, des sources concordantes nous assurent qu’au moins Chevron suivrait de près la situation et aurait cherché à en savoir plus directement auprès des autorités algériennes. Naturellement, ces dernières auraient apporté un démenti formel, en dépit des nombreux éléments qui tendent à discréditer leur version des faits, à commencer par la tenue le 1er juin 2023 d’un haut conseil de sécurité à l’ordre du jour pas vraiment énoncé de façon clair (à part qu’il avait trait à la « situation aux frontières »). En tout cas, Maroc Hebdo a contacté, pour en savoir davantage, le service médias de Chevron, mais celle-ci n’a pas pour l’heure donné suite, quand bien même elle a bien accusé réception de notre demande.
Selon différentes sources, l’objectif d’Alger, en concédant ses richesses gazières à Exxon et Chevron, serait de s’allier le puissant lobby des hydrocarbures américain en vue de faire reculer Washington sur sa décision de décembre 2020 de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Le projet de gazoduc algéro-nigérian du Transaharien, qui doit justement passer par les territoires touaregs occupés par l’Algérie, pourrait également passer à la trappe selon d’autres sources.