L’Algérie poursuit ses mesures de rétorsion à l’encontre de l’Espagne, coupable à ses yeux de commencer à considérer l’initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara marocain comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour le règlement du différend autour de la région. Après avoir décidé d’augmenter le prix auquel elle lui livre le gaz au prétexte d’une augmentation générale due à l’invasion en cours depuis le 24 février 2022 de l’Ukraine par la Russie, la voisine de l’Est a, comme l’a révélé le quotidien espagnol La Razon dans son édition de ce jeudi 14 avril 2022, fermé son marché aux bovins espagnols. Un fait qui, relève le journal, “peut paraître mineur dans le contexte global des relations commerciales entre l'Espagne et l'Algérie”; il n’en reste pas moins, poursuit la même source, “significatif”. “Ce sont des signes sans équivoque que quelque chose a changé,” croit savoir La Razon.
Du côté de l’Espagne, aucune réaction officielle n’est, pour l’heure, à relever, mais il faut imaginer que l’incompréhension doit être de mise étant donné que comme l'avaient indiqué des sources gouvernementales espagnoles à l’issue du changement de position vis-à-vis du Sahara marocain, l’Algérie avait été prévenue en amont; confiant, le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, avait même balayé d’un revers de main toute possibilité de représailles algériennes. Mais l’Algérie semble décidée à vouloir montrer ses muscles, après n’avoir cessé d’essuyer les revers diplomatiques face au Maroc avec les reconnaissances de plus en plus nombreuses de la souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes, à commencer par celle de la mi-décembre 2020 de la première puissance mondiale, à savoir les États-Unis.
Pour punir l’Espagne, elle mise notamment de plus en plus sur l’Italie, à qui elle s’est engagée à livrer davantage de gaz pour pallier l’éventuelle baisse de l’approvisionnement venant de Russie. Mais ce n’est sans doute pas ainsi qu’elle fera changer d’avis à la voisine du nord, dont le parti au pouvoir, en l’occurrence le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) du président du gouvernement, Pedro Sanchez, vient encore de défendre ce 14 avril 2022 la nouvelle position sur le Sahara marocain.