Alger et les séparatistes font feu de tout bois pour se donner une visibilité

Au milieu, Smaïl Chergui, lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, le 20 mars 2017.

Vaines manoeuvres d’Alger


Depuis le temps, c’est-à-dire pratiquement  des décennies, l’Algérie  n’innove pas dans sa politique  d’hostilité à l’endroit du Maroc.  En particulier, pour ce qui est de la question  nationale du Sahara, l’on sait par avance quel  est l’agenda diplomatique de ce pays voisin,  les instances visées et l’argumentaire qui sera  mis en avant.

L’une des dernières manifestations de cette  hostilité a eu lieu le 25 mars 2017 à Dakar, à  l’occasion de la réunion de la Commission  économique pour l’Afrique (CEA) de l’ONU  avec la Commission de l’Union Africaine  (CUA). Cette rencontre, après deux jours, a  été reportée par suite du blocage provoqué  par la présence dans la salle de réunion d’un  représentant de la prétendue “RASD”. Malgré  les manoeuvres et les pressions de l’Algérie,  ce rendez-vous annuel n’a pas pu se tenir.  Que la pseudo “RASD” soit déjà membre de  l’Organisation continentale est déjà en soi une  aberration –à part l’UA aujourd’hui, ni l’ONU  ni aucune autre organisation ne la reconnait.  Mais qu’elle tente d’arracher un statut onusien  à la faveur d’un agenda CEA de l’ONU  et de l’UA n’était ni recevable ni acceptable.  Et la manoeuvre a fini par échouer, en rase  campagne.

Les manoeuvres se prolongent et se multiplient  également au siège des Nations Unies.  Le président de la “RASD” séjourne à New  York depuis le 17 mars avec une feuille de  route préparée par la diplomatie d’Alger. Malgré  toutes les démarches, il n’est pas reçu par  le président en fonctions du Conseil de sécurité.  Contrairement à ce qui a été annoncé à  grand bruit par l’agence de presse algérienne  (APS) et ses relais, aucun rendez-vous n’était  fixé pour le mois de mars avec Brahim Ghali.  Mise à nu, la propagande séparatiste doit  corriger le tir et elle ne parle plus que d’une  démarche auprès de la “présidence” du  Conseil de sécurité, un terme générique qui ne  trompe personne puisque l’on sait que c’est  une simple lettre demandant un rendez-vous  déposée au bureau d’ordre de cet organe...

Négocier, pourqoi?
L’Uruguay, membre non-permanent de cette  haute instance onusienne, est, lui, toujours  à la manoeuvre pour relayer les initiatives  d’Alger contre la cause nationale. Il a ainsi  obtenu, le 22 février 2017, une réunion à huis  clos du Conseil de sécurité à laquelle Christopher  Ross, Envoyé personnel démissionnaire  au Sahara, a assisté.

Aucun communiqué n’a été publié à cette  occasion. Ce même pays, l’Uruguay a encore  oeuvré pour une deuxième réunion, à huis clos  toujours, du Conseil de sécurité le mardi 28  mars 2017. Il a justifié cette initiative en invoquant  le souci de “lancer un cinquième round  de négociations et le retour de la Minurso à  sa pleine fonctionnalité, conformément à la  résolution 2285, adoptée fin avril 2016 par le  Conseil de sécurité”. C’est oublier que depuis  le lancement du processus de négociation  en 2007 à Manhasset et ailleurs –il y a eu pas  moins de neuf rencontres…- l’Algérie et les  mouvements séparatistes s’en tiennent à une  solution “indépendantiste” et “irréaliste”.

Enfin, c’est à l’occasion d’une réunion du  Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA,  tenue du 20 au 23 mars, à Addis-Abeba, que  se déploie dans le même temps la diplomatie  d’Alger. Cet organe est présidé par Smaïl  Chergui, ancien ambassadeur de ce pays, qui  a vu son mandat renouvelé après le sommet  de l’UA, voici deux mois, dans la capitale  éthiopienne. Qu’en est-il sorti? L’ancien chef  d’État du Mozambique, Joaquim Chissano,  envoyé personnel de l’UA pour le Sahara, a  été promu Haut représentant de cette même  organisation continentale.

Le “plan” algérien vise, notamment, à faire  intervenir Chissano devant le Conseil de  sécurité au mois d’avril 2017, ouvrir un  bureau de liaison à Laâyoune, effectuer  des missions d’inspection. Une sorte de  Minurso complémentaire. Mais tout cela est  d’emblée voué à l’échec. C’est avec beaucoup  de confiance et de sérénité que Rabat  compte s’engager dans l’agenda diplomatique  de 2017 et au-delà...

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