Alger se tire une balle dans le pied en fermant le gazoduc Maghreb-Europe

LA BÊTISE

Croyant avoir pris une décision qui va étouffer économiquement le Maroc, l’Algérie s’est infligée, par la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, de lourdes pertes financières en poussant l’Espagne et le reste de l’Europe à s’approvisionner ailleurs.

Lorsque le président algérien Abdelmajid Tebboune a décidé, un beau matin du 1er octobre 2021, d’arrêter l’approvisionnement du Maroc en gaz naturel via le gazoduc Maghreb- Europe et d’annoncer la cessation définitive de l’activité de celui-ci, il souriait sous cape, comme pour signifier qu’il allait mettre à genoux le Maroc et son économie. Même pas en rêve! L’ironie du sort, c’est qu’avec la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, celui qui symbolise un pouvoir militaire hué et décrié par le peuple est tombé dans son propre piège. L’Algérie s’est heurtée à des problèmes techniques liés à ses projets d’étendre la capacité du gazoduc Medgaz pour approvisionner l’Espagne, a rapporté le 7 mars 2022 l’agence de presse fédérale russe FAN.

La fermeture du gazoduc Maghreb- Europe (GME) lui a infligé de lourdes pertes financières et a provoqué une hausse du coût du transport du gaz. Pire, l’agence russe ajoute que l’Espagne accuse l’Algérie de ne pas avoir respecté sa promesse de lui fournir du gaz en quantités suffisantes, notant qu’Alger, malgré son obligation d’assurer des exportations à volume égal, est actuellement contrainte de doubler le nombre de méthaniers dont elle se serait passée si elle avait maintenu le fonctionnement du gazoduc Maghreb-Europe (GME).

Le cauchemar algérien ne fait que commencer. Les livraisons manquant à l’Espagne via le gazoduc Medgaz ont profité aux États-Unis, qui deviennent le premier fournisseur de l’Espagne. En voilà un autre coup dur. Le seul? Non. L’Algérie, qui fait depuis quelques mois face à des mouvements de protestation populaire à cause de la baisse conséquente des recettes du pétrole et du gaz, ne profitera pas pleinement du rebond des cours internationaux de ces deux hydrocarbures, engendré par la guerre en Ukraine. Aveuglé par sa propagande anti-marocaine, le régime algérien constate aujourd’hui qu’il perd une grande opportunité pour gagner davantage d’argent. Car le voisin de l’Est aurait bien pu en tirer profit en utilisant le gazoduc Maghreb-Europe pour alimenter l’Espagne, le Portugal, la France et l’Italie et, par leur truchement, toute l’Europe, qui manque de gaz russe qui lui permettait de faire face au froid glacial de la saison.

Et ce n’est pas la fin de la peine de la junte militaire aux commandes au Palais d’El Mouradia! De grands investisseurs étrangers dans le gaz naturel ont maintenant les yeux rivés sur la Libye voisine, dont les réserves sont beaucoup plus importantes. L’Algérie est finalement sortie perdante de cette nouvelle conjoncture énergétique qui se dessine aujourd’hui en Méditerranée.

La bêtise humaine n’a pas de limites. Celle du régime algérien dépasse le bon entendement. Non seulement il a raté l’occasion de redresser une économie rentière à bout de son souffle, mais il persiste et signe en mettant en garde l’Espagne contre l’envoi d’«une molécule de gaz algérien» en direction du Maroc. Oh sénilité, quand tu nous tiens !.

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