L’aide directe bénéficiera non seulement à l’écosystème de l’immobilier, mais à toute l’économie nationale. Mais les promoteurs immobiliers ne semblent pas tous approuver cette mesure, qui met automatiquement fin au système basé sur les exonérations fiscales dont bénéficient ces promoteurs pendant de longues années.
La crise de l’immobilier continue de préoccuper au plus haut point toutes les composantes du secteur. Se disant victimes d’une crise liée aux répercussions de la pandémie et au ralentissement consécutif de la demande, les promoteurs immobiliers sont récemment montés au créneau pour réclamer plus de visibilité quant à la nouvelle approche proposée par l’Exécutif consistant à octroyer une aide directe aux acquéreurs. Une mesure qui, bien qu’elle ne fasse pas l’unanimité, se veut d’une importance cruciale, notamment dans la conjoncture actuelle, empreinte d’incertitude et surtout marquée par une augmentation inédite de l’inflation.
Concrètement, ce soutien devrait promouvoir et faciliter davantage l’accès au logement, en particulier à la classe moyenne, puisqu’il contribuerait certainement à la préservation du pouvoir d’achat du citoyen. Pour les experts immobiliers, cette aide directe bénéficiera non seulement à l’écosystème de l’immobilier, mais à toute l’économie nationale.
Difficulté structurelle
En cette période, toute mesure visant à soutenir le pouvoir d’achat des citoyens constitue sans aucun doute un facteur de relance économique. Il faut dire que la classe moyenne a été pendant longtemps la grande oubliée des politiques de logement. Et pour cause, la difficulté structurelle à trouver une offre consistante et dédiée, qui répond aux besoins de cette frange de la population.
Mais les promoteurs immobiliers ne semblent pas tous approuver cette mesure, qui met automatiquement fin au système basé sur les exonérations fiscales dont bénéficient ces promoteurs pendant de longues années. Un privilège qui leur a permis de réaliser de gros bénéfices financiers. Sans pour autant apporter une réponse immobilière suffisante et convaincante pour les Marocains.
Plusieurs rapports d’audit nationaux et internationaux ont été réalisés sur les logements économiques dans notre pays et ont pour la plupart conclu à leur inefficacité et surtout à l’injustice qui caractérisait le système des ventes. Proposés à 250.000 dirhams, ces logements se vendent souvent au prix réel de 300.000 dirhams grâce à la mise en place d’un système opaque constitué d’intermédiaires entre le promoteur immobilier et l’acheteur. Le renchérissement du prix de vente paraît d’autant plus anormal que le coût de revient pour un seul logement économique ressort comptablement à 50.000 dirhams. Un gap énorme avec le prix de vente, ce qui prouve que les promoteurs immobiliers sont doublement gagnants: ils ne payent pas d’impôt sur les produits de vente alors que les bénéfices réellement engrangés sont colossaux.
Cela dit, beaucoup pensent que l’introduction de l’aide directe aux acquéreurs et la suppression de l’exonération fiscale pour les promoteurs s’apparentent à une justice réinstaurée dans le secteur l