Membre du conseil de la ville de Casablanca, M. Afilal est clairement un “big fan” de Mohamed Mhidia, dont il salue le fait qu’“en deux/trois semaines” il ait fait plus que “sur plusieurs années”. Tout en reconnaissant l’ampleur de la tâche qui attend encore le nouveau wali.
Le wali de la région de Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, semble décidé à régler les problèmes de la métropole. Les Casablancais ressentent un air de changement. Est-ce également votre avis en tant que membre du conseil de la ville?
Je vous mentirai si je vous disais le contraire. Il ne s’agit pas uniquement de ressentir un air de changement, mais de percevoir ce changement. Parmi les grands chantiers ou les projets structurants de la métropole que le wali a débloqués, la route menant du port vers Zenata, qui pendant plus de deux ans était en attente. Les grands camions ne passent plus par le boulevard des FAR, bloquant la circulation sur cette importante artère de la ville. Dans la même zone, du côté du port de Casablanca, une usine de traitement des déchets sera bientôt opérationnelle, alors que le projet était bloqué depuis des années. La procédure d’expropriation du terrain est en cours de finalisation. C’est vous dire que sur ce plan-là, ce qui a été réalisé en deux/trois semaines ne l’a pas été sur plusieurs années.
Sur le plan de la collecte des ordures, qu’est-ce qui a été fait?
Permettez-moi de vous dire que ce que le wali a accompli un travail colossal depuis qu’il a été installé. Les Casablancais ont dû remarquer une campagne de nettoyage et de collecte des ordures qui est lancée depuis quelques jours. Avec la société délégataire, le conseil de la ville a signé un avenant et le cahier des charges liant le conseil au délégataire sera respecté dans ses moindres détails. Les gros producteurs de déchets, sociétés, restaurateurs et j’en passe n’ont plus le droit de mettre leurs ordures dans les bacs publics tant qu’ils ne paient pas de redevances spécifiques. Par contre, ils peuvent faire appel à des sociétés de collecte privées. Au conseil de la ville, nous prenons à bras-le-corps ce dossier de la salubrité publique et tout sera mis en oeuvre pour que Casablanca devienne une ville propre.
Vous avez évoqué, dans des déclarations à la presse, la libération de l’espace public. Vous avez dit que c’était une bonne chose mais qu’il fallait trouver des alternatives pour les vendeurs ambulants. Pouvez-vous être plus précis?
Ahmed Afilal : En tant que Casablancais et qu’adjoint de la maire de la ville, j’adhère totalement à l’action du wali Mhidia. Maintenant, en tant que président de l’UGEP, il faut trouver une alternative aux marchands ambulants. Certains d’entre eux ont 20, voire 30 ans dans cette profession et ont des familles à nourrir La solution existe, il s’agit en l’occurrence des marchés modèles qui existent déjà en nombre insuffisants. L’erreur qui a été commise par le passé et qui ne doit plus se reproduire est inhérente à la gestion de ces marchés où l’on place ces marchands.
Il faut attribuer leur gestion à des associations de professionnels qui représentent et connaissent les besoins de ces marchands ou commerçants. Aussi, il ne faut pas que ces associations demandent à ces commerçants ambulants de supporter des charges car ces derniers finissent par abandonner le projet et occuper à nouveau l’espace public. Chaque préfecture peut créer un marché pour ces marchands… Autre projet important, celui du traitement des eaux usées. Bientôt ce projet qui a tant tardé sera opérationnel.
Pensez-vous que le conseil de la ville puisse suivre la cadence de l’action du wali?
Le conseil de la ville et le wali de la région travaillent de concert. Les élus ont souvent eu affaire à des blocages d’ordre administratif. Le wali actuel donne l’impression de vouloir aller de l’avant. Il a réglé plusieurs dossiers, et sa déclaration à la mi-novembre 2023 devant les élus de la région est un signal: à Casablanca, il y a beaucoup de chantiers à entreprendre, et nous devons travailler jour et nuit pour les réaliser. Il fait sienne cette profession de foi et il appartient aux élus d’être à la hauteur. Il n’y a plus cette excuse du blocage administratif. Cela dit, je pense qu’au niveau du bureau du conseil, on redouble d’efforts pour être dignes de la confiance des Casablancais.
C’est quoi alors le secret? M. Mhidia ne dispose sans doute pas de baguette magique…
Il n’y a pas de secret. Il y a une volonté de bien faire son travail. M. Mhidia est connu comme étant un homme de terrain, doublé d’un homme de dossiers. Il maîtrise, en plus, les rouages de l’administration. Nous, au conseil de la ville, avons la volonté politique de bien faire. Reste maintenant à passer à l’acte. Le Maroc qui se prépare pour de grands événements sportifs mondiaux, telle que la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 ou la Coupe du Monde 2030 de football se doit d’avoir une capitale économique qui lui fait honneur. Nous devons tous travailler, jour et nuit, selon la formule de M. Mhidia pour relever ce défi.