L'agence de coopération allemande «GIZ» ignore la décision marocaine

Suspension de toute interaction avec les organismes de coopération Allemands

A ce jour, aucune dérogation à la note du département des Affaires étrangères n’a été accordée pour travailler avec l’Agence de coopération internationale allemande “GIZ”. Celle-ci a pourtant publié un appel d’offres le 4 mars 2021, soit trois jours après la décision du ministre Nasser Bourita !

Que n’a-t-elle pas compris l’Agence de coopération internationale allemande «GIZ» dans la lettre du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qu’il a adressée au Chef du gouvernement le 1er mars 2021, dans laquelle il a demandé aux ministères de suspendre tous les contacts et interactions, sous quelque forme que ce soit, avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc ainsi qu’avec les organisations de coopération et les fondations allemandes? Car trois jours après, le 4 mars 2021 plus précisément, cet appel d’offre a été publié: «La Deutsche Gesellschaft fu?r Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH lance un appel d’offres relatif à l’Accompagnement des structures de conseil en vue d’une relance économique des TPME sélectionnées par le projet PEDEL».

Le projet PEDEL (Promotion économique et développement local dans les zones excentrées du Maroc) est défini comme faisant partie de l’Initiative spéciale BMZ sur la stabilisation et développement au Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).

Donneur d’ordre
A travers ces projets d’initiatives spéciales, le BMZ (le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement) veut aider à créer des perspectives économiques et sociales pour les citoyens de la région MENA. Le projet, souligne la GIZ, est d’ailleurs implanté dans huit provinces excentrées du Sud-Est du Maroc (Midelt, Ouarzazate, Tata, Tinghir, Zagora, Errachidia, Azilal et Al Haouz) pour favoriser la promotion de l’économie locale.

C’est dire qu’il s’agit d’un projet qui entre dans le cadre de la coopération économique mené par un organisme rattaché à la diplomatie allemande. La preuve? Sur son site internet, on lit que la GIZ, présente au Maroc depuis 1975, opère pour le compte du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ).

Elle intervient également dans des proportions croissantes au Maroc pour le compte d’autres commettants, tels que le ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sûreté nucléaire (BMU), le ministère fédéral des Affaires étrangères (AA) ainsi que le ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie (BMWE). Son récent appel d’offres s’inscrit dans le cadre du projet PEDEL, dont le donneur d’ordre est le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et dont l’organisme de tutelle est le ministère marocain de l’Intérieur.

Une incompréhension totale surtout qu’à ce jour, aucune dérogation à la note du département des Affaires étrangères n’a été accordée à aucun département ministériel marocain pour coopérer avec la GIZ car, comme l’a souligné M. Bourita, «Les dérogations nécessitent un accord préalable explicite du ministère des Affaires étrangères». Doit-on s’attendre à une réaction officielle des ministères concernés?.

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