Le dernier tour préliminaire de la Ligue des Champions de la CAF, opposant le MC Alger à l’US Monastir, a tourné au drame malgré la victoire 2-0 des Algérois. Ce match, qui devait célébrer l’inauguration du nouveau stade Ali Ammar, dit «Ali La Pointe», à Douéra, s’est transformé en une scène de chaos. Au coup de sifflet final, une bagarre générale a éclaté entre les joueurs des deux équipes, les causes de cet affrontement demeurant floues, seules des vidéos partagées sur les réseaux sociaux témoignent de la violence qui a suivi. Cette rencontre a également été marquée par des violences avant et après le match, entraînant la mort tragique d’un supporter de 23 ans.
Sur le plan sportif, le MC Alger a réussi à se qualifier pour la phase de poules de la Ligue des Champions après avoir remonté une défaite 1-0 lors du match aller en Tunisie. Les Algérois, portés par l’enjeu de la rencontre, ont ouvert le score à la 71e minute grâce à un coup franc magistral de Zakaria Naidji. À la 80e minute, un but contre son camp du capitaine de l’US Monastir, Orkuma, a scellé la victoire du Mouloudia. Malgré une ultime occasion manquée par Amine Messoussa sur penalty, le club a validé son billet pour la phase de poules.
Cependant, la victoire a été éclipsée par des incidents tragiques. L’organisation du match a montré de graves failles. Le nouveau stade, pourtant moderne, n’a pas pu accueillir correctement les supporters en raison de l’accès mal géré et de parkings inachevés. Le choix des autorités de restreindre l’entrée à une seule porte a provoqué des tensions et des heurts entre les forces de l’ordre et les supporters frustrés, d’autant plus que l’entrée dans le stade a été retardée.
Gaz lacrymogènes
À l’intérieur du stade, la situation s’est encore détériorée. Les supporters du MC Alger, exprimant leur mécontentement face aux conditions sociales en Algérie, ont été réprimés violemment par les forces de sécurité, qui ont utilisé des matraques et des gaz lacrymogènes. L’usage excessif de la force a même perturbé le déroulement du match, les gaz atteignant le terrain, suscitant l’indignation du public.
Cette nouvelle tragédie n’est pas un fait isolé pour le football algérien, qui a déjà connu des épisodes de violences similaires. Les affrontements entre hooligans et les émeutes dans le stade sont devenus une triste réalité. La saison précédente, les supporters du Mouloudia avaient déjà saccagé le stade de Blida après une défaite. Ces incidents mettent en lumière l’incapacité des autorités à gérer les foules et à garantir la sécurité des spectateurs.
Le drame a atteint son paroxysme avec la mort d’un jeune supporter, probablement tombé des tribunes après une confrontation avec les forces de sécurité. Malgré les condoléances du MC Alger et de la Fédération algérienne de football, les circonstances exactes de sa mort restent floues, alimentant la colère et les spéculations.
Les images des violences ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, provoquant une vague d’indignation. De nombreuses voix appellent à des sanctions contre les responsables des violences. La Fédération tunisienne de football a déposé une plainte auprès de la CAF pour dénoncer les agressions subies par la délégation de l’US Monastir et les violences dans le tunnel après le match.
Pourtant, les autorités algériennes restent silencieuses. Aucun commentaire officiel n’a été fait par la Fédération algérienne de football ou le ministère de la Jeunesse et des Sports, si ce n’est un communiqué félicitant le MC Alger pour sa qualification, sans mention des violences qui ont endeuillé la rencontre.
L’entraîneur de l’US Monastir, Mohamed Sahli, a dénoncé les conditions hostiles dans lesquelles s’est déroulé le match, affirmant que son équipe avait été victime de menaces, d’intimidations et d’agressions. Il a appelé la CAF à imposer des sanctions, soulignant que son équipe n’avait aucune chance de se qualifier dans un tel climat.