Francisco Carrión. Le nom ne vous dit peut-être rien ? Ne soyez pas déçu. C’est un journaliste inconnu au bataillon qui a voulu brûler toutes les étapes pour se faire un nom. Et pourquoi pas devenir un jour «journaliste» à part entière ! Le moyen le plus court et le plus rapide était, pour lui, la diffamation et l’injure. Dans un tweet sur son compte personnel X (ex-Twitter), il a insulté les journalistes marocains, les qualifiant de « chiens » et de « fous ».
Ses insultes font suite à un entretien réalisé avec Souleimane Raissouni sur le site du média espagnol El Independiente qui comportait des offenses à l’égard et de ses institutions du royaume, les taxant de «corrompues et de criminelles ». En échangeant avec Raissouni, il a cru pour un moment qu’il savait tout du Maroc et de sa presse. Au point d’en juger ou plutôt d’en jauger à l’issue d’une interview à bâtons rompus.
Erreur d’un débutant ? Peut-être, sauf qu’un débutant n’est pas insultant. Il adopte profil bas pour apprendre. C’est la tare de certains journalistes espagnols -je dis bien certains par considération à mes confrères espagnols qui se respectent- qui se proclament du jour au lendemain spécialistes du Maroc ou du Maghreb arabe. Alors que leurs connaissances du Maroc se limitent à sa gastronomie et à son artisanat.
Cela rappelle un collègue à lui, plus âgé et un petit « chouia » plus expérimenté, en l’occurrence Ignacio Cembrero, les deux travaillant pour le même média en ligne comme par hasard. Ils prêtent leurs plumes au plus offrant (partis politiques espagnols ou l’Algérie) quand les finances de El Independiente tarissent. Du marketing «nouvelle génération» qui supplante les outils révolus (mais efficaces) de la propagande.
Au même titre que tous les confrères marocains, outrée par les propos du «journaliste» espagnol, la commission etc. La commission provisoire de gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition, présidée par Younes Mjahed, a déposé une plainte officielle auprès de la Commission d’arbitrage, des plaintes et de l’éthique journalistique de la Fédération des associations de presse d’Espagne.
Selon la plainte, le commentaire offensant de Carrión était illustré par une photo du journaliste Souleimane Raissouni. La polémique est née après que plusieurs médias marocains ont commenté l’interview susmentionnée, à laquelle Carrión a répondu par un langage que le Conseil national de la presse marocain qualifie de « dénigrant ».
Dans sa plainte, le CNP exprime son mécontentement quant à la façon dont le journaliste espagnol a géré la situation, soulignant qu’au lieu de recourir aux insultes, Carrión aurait dû défendre sa position avec des arguments et un langage respectueux. Le CNP a appelé la Commission espagnole d’arbitrage et de déontologie journalistique à examiner le cas et à prendre les mesures appropriées.
De même, il prévient que ce type de comportement peut affecter négativement les relations de coopération entre les organisations journalistiques des deux pays, qui ont historiquement travaillé ensemble pour favoriser un échange positif et un respect mutuel.