Abderrahmane Benomar, diplomate, décédé à l'âge de 77 ans


Pour lui, c’était la patrie d'abord


Il existe des hommes, parmi l’élite de  l’appareil d’État, qui ne sont pas particulièrement  connus du grand public.  C’est qu’ils sont volontiers discrets,  donc pas de nature à faire parler d’eux et à  attirer les médias. Abderrahmane Benomar,  décédé le 21 décembre 2016, à Rabat, après  une longue maladie, faisait partie de ces commis d’État qui préfèrent l’efficacité de  l’action à toute autre forme d’apparat ou de  propos de circonstances.

Abderrahmane Benomar est né en mars  1939 à Souk Sebt, à quelques kilomètres  de Fkih Bensaleh dans la province de Beni  Mellal. Issu d’une famille de grands serviteurs  de l’État, il a arpenté dès sa prime  jeunesse les arcanes des étages supérieurs  de l’Administration. Son père, Mohamed  Benomar, était caïd dans la région. Il était  l’un de ces caïds qui ne transigeaient pas  sur la question de souveraineté nationale,  incarnée par la monarchie.

C’est dans  ce milieu familial fortement imprégné de  la primauté absolue du devoir national  que Abderrahmane Benomar a vécu toute  sa vie durant, ainsi que ses frères; dont  Ahmed Benomar, général de la gendarmerie,  Lamine Benomar, l’actuel wali de Dakhla  et ex-ministre, et le défunt Omar Benomar,  grand animateur des réseaux sportifs et  dont un grand tournoi de tennis porte le  nom.

Un travail louable
Pacha d’Agadir, Abderrahmane Benomar  était bien parti pour faire carrière dans l’administration  du territoire. Le général Ahmed  Dlimi va le reverser dans une autre administration,  la DGED, dont il avait la charge. Il  sera son directeur de cabinet. Une marque  de confiance que le général avait pour lui,  vu sa compétence et son dévouement à la  tâche. Libéré de cette fonction, au début  des années 1980, il rejoint le dispositif  diplomatique du Maroc, comme ambassadeur  en Suisse, puis en Mauritanie, ensuite  aux Pays-Bas pour revenir une deuxième  fois en Mauritanie où il est resté de longues  années. Jovial et disponible, il laisse une  très bonne impression dans tous les pays  où il a exercé.

C’est en Mauritanie qu’il va donner la pleine  mesure de sa maîtrise des us et coutumes  diplomatiques. Il tisse un réseau de franches  amitiés avec ses pairs à Nouakchott, dont il  était le doyen, ainsi qu’avec les hauts responsables  de l’État mauritanien. Un travail  d’autant plus louable que la fonction diplomatique  chez nos voisins du Sud n’est pas  de tout repos. Il a en effet inlassablement  travaillé pour que les rapports avec la Mauritanie  soient fondés sur une coopération  aux intérêts mutuels bien compris et une  volonté commune d’entretenir un voisinage  constructif et fructueux.

Les gestes inamicaux de l’actuel président  mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz n’ont  en rien entamé sa détermination. Abderrahmane  Benomar a été inhumé le 21  décembre 2016 au cimetière Chouhada, à  Rabat. Il laisse trois enfants, deux filles et  un garçon.

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