Qu’est-ce que la 5G ?
C’est d’abord une norme. Ensuite, la rapidité est bien supérieure à la 4G, avec la possibilité d’utiliser une meilleure qualité et une connectivité de plusieurs appareils avec un grand débit. La principale évolution par rapport à la 4G et la 4.5G (LTE Advanced) d’aujourd’hui est qu’au-delà de l’amélioration de la vitesse de transmission des données, ce sont les nouveaux cas d’utilisation de l’IOT (Internet of Things) et des communications critiques qui vont bénéficier des performances améliorées de la 5G.
La faible latence - temps que prend une action en ligne - une caractéristique autorisant l’interactivité en temps réel des services utilisant le cloud, est indispensable au succès des voitures sans conducteur, par exemple. Par ailleurs, la faible consommation électrique permettra aux objets connectés de fonctionner pendant des mois ou des années sans assistance humaine. À la différence des services IOT actuels qui optent pour des compromis en matière de performances afin de bénéficier au mieux des technologies sans fil actuelles (3G, 4G, Wi-Fi, Bluetooth, Zigbee, etc.), les réseaux 5G seront conçus pour apporter le niveau de performance nécessaire à un déploiement massif d’objets connectés.
Le Maroc est-il préparé pour accueillir la 5G ?
Oui, le Maroc se prépare, que ce soit du côté des opérateurs ou du côté des fournisseurs. Au niveau du taux de pénétration du mobile, nous sommes, selon l’observatoire de l’agence nationale de la régulation des télécommunications (ANRT) à fin Mars 2024, aux alentours de 149%, au niveau de la largeur de bande internet internationale (LBI). Le Maroc enregistre une nette progression en occupant la 21e position sur 134 pays au niveau mondial (selon le rapport NRI 2023). Par ailleurs, d’après le rapport de l’Union Internationale des Télécoms (UIT), en 2023, le Maroc arrive en tête de l’IDI (Indice de développement des technologies de l’information et de la communication) sur le continent africain. Le réseau d’accès est là, il suffit d’un peu d’investissement soft et hard pour y arriver.
Cependant, il y a lieu de distinguer entre deux technologies. La 5 G autonome (SA: standalone) et non autonome (NSA approche de déploiement de la 5G qui s’appuie sur l’infrastructure de la technologie 4G (LTE). Tous les pays ont d’ailleurs commencé par la technologie NSA, non autonome. Pour cette dernière, cela ne cause aucun problème pour le Maroc, car les opérateurs tirent profit des installations déjà existantes.
Maintenant, si l’on veut la vraie 5G, c’est-à-dire la SA (autonome), nous aurons besoin d’un déploiement nouveau dans tout ce qui est soft et hard et dans ce cas de figure, l’investissement est relativement plus important par rapport à la 5G NSA, notamment du côté coeur de réseau et des antennes. Le seul souci réside dans le spectre des fréquences et cela est en relation avec l’Agence Nationale de Réglementation des Télécoms (ANRT). N’importe quelle technologie sans fil fonctionne avec le spectre des fréquences, et la particularité de celleci sont les ressources, lesquelles sont rares, dans la mesure où elles sont très convoitées par les différents affectataires.
La question de la répartition entre les différents acteurs se posera. Normalement, comme le Maroc appartient à la zone 1 de l’Union Internationale des Télécoms (UIT), il est prévu dans le royaume d’utiliser la bande C (entre 3.4 GHz et 4.2 GHz), la bande 700 Mhz et dans l’avenir la bande 26 GHz.
Quels sont les défis liés au déploiement de la 5G dans le royaume ?
Le déploiement de la 5G implique plusieurs intervenants, notamment l’ANRT. Jusqu’à présent, on ne connaît pas d’une manière précise les ressources en fréquences qui seront mises à disposition pour l’emploi de la 5G. D’un point de vue technique, pour avoir le haut débit, il faut utiliser des largeurs de bandes très grandes, c’est-à-dire de hautes fréquences (ondes millimétriques).
Les bandes passantes doivent donc être grandes, les ondes millimétriques ayant la particularité d’avoir une portée courte, ce qui signifie que, pour couvrir la totalité de la population, il faut beaucoup de sites. Pour encourager la 5G, Il faut que l’ANRT prenne en considération que les GAFAM ne paient rien aux opérateurs télécoms alors que presque 60% du trafic internet passe par ces géants du Web.
L’enjeu, aujourd’hui, serait de mettre en place des programmes et des stratégies orientés vers les populations les plus marginalisées (coût, contenu, pouvoir d’achat etc.), car le retour sur investissement (ROI) de la 5G risque de prendre beaucoup de temps. Un autre défi lié au déploiement de la 5G tient à la compatibilité de tous les smartphones avec le réseau 5G. Pour la coupe du monde 2030, le pari résidera dans le développement des services 5G ou 6G dans les villes qui accueilleront les matchs de la compétition mondiale.