Abdelhamid El Aissaoui : Un non-voyant dont la volonté défie le handicap

Originaire de la commune rurale Ait Ali ou Lahcen, Abdelhamid El Aissaoui est arrivé à Agadir, animé d'une volonté de fer et d'une persévérance sans faille. Sa condition de non-voyant ne fait pas de lui un être pitoyable, mais bien au contraire le jeune homme a fait preuve d’une grande capacité de surmonter son handicap.

Souffrant dès sa naissance en 1995 d’une cécité: à ce jour ses yeux complètement clos n’ont jamais pu contempler la belle lueur du petit matin et aucun remède de grand-mère ni ordonnance d’un ophtalmologue n’ont pu l’aider.

S’adapter à son handicap est devenu pour lui une fatalité. Ainsi, à l’âge de six ans, il a pu rejoindre les bancs de l’école "Ait El Kadi" et la classe de l'enseignant "Si Mouha" qui a été d’un grand soutien pour le jeune élève non-voyant.

A la faveur de son ouïe aiguisée et de l’aide de ses professeurs et camarades de classe, Hamid a pu comprendre et mémoriser facilement ses leçons et passé avec succès l’examen de la dernière année du cycle primaire.

Les soucis de l’élève ont débuté lors de son passage au secondaire-collégial, du fait que plusieurs enseignants ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis de cette situation qui les empêche de s’occuper, comme il le faut, des autres élèves.

Cette souffrance l'a poussé à se consacrer davantage à ses études, surtout avec l’appui de son camarade Abdelghani Achdad, qu’il qualifie "d’ami pour la vie”.

En 2009 avec l'installation de sa famille à Agadir, le jeune homme s’est inscrit au collège d’Ahmed Chawki à Hay Al Massira. Il se rappelle avec grande nostalgie de sa professeure de langue arabe, Nour El Houda Harmas, qui a vu sa détermination à apprendre et à réciter avec brio un poème même s’il est dispensé de le faire.

L’enseignante a été d’un grand soutien à Hamid et lui a proposé de changer d’établissement pour faire partie des élèves de l'Institut le Prince Moulay El Hassan pour l'éducation et la formation des non-voyants à Taroudant.

Sans hésitation aucune, le jeune homme a été enchanté par la proposition de son professeure, surtout que l’institut dispose d’un internat et qu’il sera épaulé par l’enseignante Khadija Atik. Une fois sur place, il a pu apprendre dans un temps record le système d'écriture "braille" dédié aux personnes aveugles ou malvoyantes.

Les efforts d’El Aissaoui ont été couronnés par l'obtention de son baccalauréat avec mention "Assez-bien" ainsi que de sa licence en Charia de la faculté d’Ait Melloul au titre de l’année universitaire 2018-2019.

Parallèlement à ses études, Hamid s’est inscrit, depuis 2011, dans un club d’aikibudo (art martial) et a suivi ses entraînements d’une manière assidue jusqu’à l’obtention de la ceinture noire en 2018 lors d’un examen supervisé par les experts internationaux Alain et Daniel Floquet.

De même, Hamid a suivi plusieurs formations d’animateur-éducatif dans les colonies de vacances et attend actuellement les résultats du concours écrit pour obtenir le certificat d’animateur national.

Si ces succès à la fois dans les études, le sport et l’animation des colonies de vacances ont fait de Hamid El Aissaoui un exemple à suivre, il demeure toujours à la quête d’un emploi pour être indépendant financièrement et aider sa famille nécessiteuse.

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