832 cheminots marocains retraités demandent réparation à la SNCF

SNCF

Les « indigènes » des chemins de fer reviennent à la charge

«Les indigènes des chemins de fer». C’est le qualificatif parfait pour 832 cheminots de nationalité ou d'origine marocaine, qui demandent réparation à la Société nationale des chemins de fer (SNCF) en France, pour discrimination durant leurs années de service au sein de cet établissement. L’affaire, qui dure depuis une dizaine
d’année, a été rouverte lundi 23 mars 2015 aux prud'hommes de Paris.

Pour mieux comprendre cette affaire, il faut revenir au début des années 1970, lorsque la majorité des 832
plaignants ont été recrutés au Maroc par la SNCF. Ces employés, recrutés en tant que contractuels, et donc avec un contrat de droit privé, n’ont pas pu profiter du statut particulier des cheminots longtemps réservé aux détenteurs de la nationalité française, puis ouvert tout récemment aux ressortissants européens. Ledit statut est plus avantageux, puisqu’il offre une garantie d'emploi et des privilèges concernant protection sociale et la retraite, alors que les plaignants considèrent avoir été cantonnés aux plus bas niveaux de qualification (agents d'exécution à de rares exceptions, tardives) et pénalisés à leur départ à la retraite.

Cité par des médias français, Me Olivier de Boissieu, l’un des avocats de ces anciens cheminots a estimé que ces derniers « ont travaillé dans des conditions difficiles, faisaient exactement les mêmes tâches que leurs collègues français au statut mais ont vu leurs carrières bloquées et ont eu des retraites moindres.

De son côté, la SNCF dit réfuter toute discrimination contre ces « chibanis » et conteste les bases sur lesquelles ils ont calculé les réparations qu’ils réclament. Et il faut dire que l ‘addition pourrait être salée pour la société, en cas de décision en faveur des plaignants, qui réclament  400 000 euros de dommages et intérêts, dont la moitié au titre du préjudice de retraite. Le Conseil des prud’hommes de Paris rendra sa décision le 21 septembre 2015.

Affaire à suivre.

 

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