34ème sommet de l'Union Africaine: Rabat grand gagnant

Bien que le régime algérien continue de prétendre le contraire, la dernière réunion de la principale organisation continentale a été pour lui synonyme d’échec.

La machine de propagande algérienne s’est encore livrée à la désintox pour camoufler l’échec de la diplomatie de la voisine de l’Est au dernier sommet de l’Union africaine (UA), tenu ces 6 et 7 février 2021 par visioconférence pour cause de pandémie de Covid-19. On peut ainsi trouver sur le fil de l’Algérie presse service (APS) une série de dépêches dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles donnent un aperçu tout-à-fait mensonger du déroulement de ce sommet, largement acquis au Maroc.

Ainsi et pour expliquer la mise en sourdine du discours favorable à la séparation du Sahara marocain et que soutient Alger par le biais du Front Polisario, l’agence de presse officielle algérienne est même allée jusqu’à affirmer, ce 9 février 2021, que ce serait parce que le sommet “Faire taire les armes” des 5 et 6 décembre 2020 de l’UA s’en serait déjà occupé. Or ce qu’elle oublie de spécifier, c’est que l’organisation panafricaine s’est en fait totalement dessaisie, depuis son 31ème sommet de l’été 2018 tenu à Nouakchott, capitale de la Mauritanie, de la question afférente aux provinces sahariennes du Royaume.

Et que si celle-ci continuait d’être remise depuis lors sur le tapis, c’est uniquement du fait de la présence à la tête du Conseil de paix et de sécurité (CPS) du diplomate algérien Smaïl Chergui, qui a ainsi davantage servi, au cours de son mandat, les propres intérêts de son pays plutôt que du continent.

Un discours en sourdine
Une situation qui risque d’ailleurs de changer désormais que c’est le Nigérian Bankole Adeoye qui se trouve à la manoeuvre dudit conseil, en plus duquel il sera également en charge des Affaires politiques -qui, auparavant, disposaient d’un conseil à part entière. Et pour cause: M. Adeoye appartient à cette majorité de diplomates africains pour qui le règlement du conflit saharien ne doit se dérouler que sous les auspices du Conseil de sécurité des Nations unies, sans intervention de l’UA notamment -qui, pour rappel, avait un temps nommé l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano en tant qu’envoyé spécial au Sahara marocain, sans toutefois jamais pouvoir, faute d’autorisation du Maroc, se rendre dans la région.

Une position que M. Adeoye avait, voilà plus de deux ans, en tant que représentant du Nigéria auprès de l’UA, soutenue dans une lettre publique. Ce que le régime algérien n’ignore bien évidemment pas, lui qui a fait des mains et des pieds pour imposer le candidat de son allié sud-africain, Jeremiah Kingsley Mamabolo. Sans, toutefois, aucun succès.

Alger se trouve, de fait, de plus en plus isolée en Afrique, d’autant plus que l’UA se voit dorénavant présidée par le président kino-congolais Félix Tshisekedi, dont le pays s’est ajouté fin décembre 2020 à ceux qui disposent de représentations consulaires au Sahara marocain.

On semble même actuellement craindre, dans la capitale algérienne, une exclusion pure et simple de la soi-disant “République arabe sahraouie démocratique” (RASD), au nom de laquelle le Polisario revendique la partie du Sahara marocain anciennement colonisée par l’Espagne, ce qui d’après certaines sources a grandement motivé la tournée de janvier 2021 du ministre des Affaires étrangères algérien Sabri Boukadoum en Afrique du Sud, au Lesotho, en Angola et au Kenya ainsi que sa visite en République démocratique du Congo le même mois. Une question de temps?.

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