18ème Festival Gnaoua : Un passage de flambeau pour la clôture

© Photo : MAP
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La 18ème édition du Festival Gnaoua Musiques du Monde a pris fin, dimanche à Essaouira, sous le signe du renouveau, matérialisé par le passage de flambeau, ou plutôt de guembri, entre Maâlem Mahmoud Guinea et son fils.

Pour les mélomanes et les mordus de l'art gnaoui, venus nombreux à cette édition, organisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce geste symbolique envoie un signal fort que ce patrimoine culturel et artistique a encore de beaux jours devant lui grâce à une nouvelle génération qui a choisi de le perpétuer et de le préserver.

"Le fils de Mohammed Guinéa, Moussa, prend le gembri pour la première fois et lorsqu'on le voie jouer on est rassuré. On se dit que la relève est assurée et que les jeunes ont pris à bras-le-corps la tradition et ça nous donne de belles perspectives pour l'avenir de tagnaouite", indique à ce propos la directrice du festival, Neila Tazi.

Autre moment fort de ce concert de clôture, la fusion magistralement exécutée par Maâlem Mahmoud Guinea, un des premiers à avoir exporté la musique Gnaoua dans le monde, et Karim Ziad, un batteur émérite, au grand bonheur du public du festival, qui a eu droit, jusqu'au bout, à une programmation énergique et pleine de surprise.

"Pour nous, cette édition est une très belle réussite parce que le public a répondu présent en masse, même si nous avons changé de date", s'est félicitée Mme Tazi, dans une déclaration à la presse, ajoutant qu'"en plus, nous avons eu des fusions exceptionnelles, des concerts uniques et des artistes marocains qui ont donné des exemples de carrières réussies et formidables".

La programmation artistique a été, par ailleurs, accompagnée de moments de réflexion sur l'Afrique et son avenir à travers le Forum organisé en partenariat avec le Conseil national des droits de l'Homme, qui s'est inscrit, au fil des ans, dans l'esprit du festival.

Cette année, l'honneur a été à la femme africaine à travers le thème "Femmes d Afrique : créer, entreprendre". C'était, en effet, une occasion de mettre l'accent sur les femmes entrepreneurs et créatrices et sur leur rôle dans la dynamique sociale et économique africaine.

"Le forum, quant à lui, a été très fort. Vingt femmes issues de sept pays africains sont venues partager leurs expériences. Elles ont toutes demandé à ce que nous créons une plateforme pour renforcer ces échanges", souligne dans ce sens la directrice du festival.

"Il semble clairement que les femmes africaines ont la volonté de se rapprocher et d'avoir une meilleure connaissance mutuelle de leur rôle dans le développement de notre continent", a-t-elle affirmé.

Rendez-vous incontournable de l'agenda culturel national, le festival investit, quatre jours durant, les espaces les plus emblématiques de la ville comme la Place Moulay Hassan, Dar Souiri ou la Zaouia Issaoua, permettant d'apprécier sous différents angles l'art gnaoui et les musiques du monde, que ce soit durant les spectacles publics, des concerts en plein air ou des concerts intimistes.

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