17 milliards de dirhams de pertes pour la RAM à cause du COVID-19

La RAM va-t-elle être savuée ?

Une telle crise financière demeurera certainement insurmontable pour la RAM en l’absence d’un plan d’aide et de soutien direct du gouvernement.

Parmi les conséquences économiques dramatiques de la crise du Covid-19, il y a la terrible descente aux enfers des compagnies aériennes. Depuis la fermeture des espaces aériens par les pays touchés par le Coronavirus, les avions des compagnies aériennes africaines sont cloués au sol. Selon un dernier rapport rendu public par l’Association internationale du transport aérien (IATA), dont le siège social se trouve à Montréal, au Canada, lesdites compagnies pourraient perdre 6 milliards de dollars de revenus passagers en 2020.

L’IATA critique surtout l’absence de l’aide des gouvernements africains à leurs compagnies. «Nous n’avons pas encore vu l’aide souhaitée annoncée pour les compagnies aériennes africaines», a déclaré, en substance, Muhammad Al Bakri, vice-président régional de l’IATA pour l’Afrique et le Moyen-Orient. «Plus nous attendons, plus nous serions exposés à des risques», ajoute le responsable de l’IATA. La compagnie nationale aérienne, Royal Air Maroc, n’échappe pas à ce tableau noir dressé par l’association internationale. Ainsi, les chiffres concernant la RAM sont, pour le moins, catastrophiques.

Importance stratégique
L’IATA prévoit, en effet, une perte de 11 millions de passagers en 2020 et une chute brutale des revenus d’environ 17 milliards de dirhams. A cela s’ajoute l’effet boule de neige sur l’emploi avec plus de 500.000 postes menacés dans le secteur. Des chiffres qui font froid dans le dos quand on connaît le poids et l’importance stratégique de la RAM pour le fonctionnement de l’économie nationale. Il va sans dire qu’une telle crise financière demeurera certainement insurmontable pour la RAM en l’absence d’un plan d’aide et de soutien direct du gouvernement.

D’où les appels de l’IATA au gouvernement marocain pour intervenir au plus vite pour sauver sa compagnie nationale. D’autres gouvernements se sont précipités à voler au secours de leurs compagnies. Parmi eux les gouvernements des Etats-Unis, de Singapour et d’Australie, qui ont annoncé en pleine crise du Coronavirus avoir réservé de aides financières importantes pour renflouer la trésorerie de leurs compagnies nationales.

Au Maroc, la RAM attend toujours le geste du gouvernement. Depuis l’éclatement de la crise du Covid-19, début mars 2020, dans notre pays, la direction de la RAM avait contraint son personnel navigant (pilotes de ligne, stewards et hôtesses de l’air) à des plans sociaux de réduction de salaires et des congés sans soldes. Des mesures vigoureusement dénoncées par les syndicats des salariés. Mais vu la situation financière alarmante de la compagnie et son incapacité à fonctionner pendant la fermeture des frontières aériennes, les mesures drastiques de la RAM ont fini par être acceptées avec la promesse de régulariser la situation salariale après la reprise de l’activité aérienne.

En tant qu’actionnaire unique de la RAM, l’Etat marocain n’a jamais lâché la compagnie nationale. Plusieurs contrats programmes avaient été signés par le passé entre la RAM et l’Etat marocain, prévoyant des injections importantes de fonds et des aides financières substantielles pour la soutenir contre les effets de la concurrence engendrés par l’Open Sky. Contre la crise du Covid-19, l’Etat marocain est invité à réagir vite pour éviter la catastrophe.

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