Dimanche 20 septembre 2015, tout près du stade du Club olympique Casablanca, plus connu sous son abréviation COC. Une affluence exceptionnelle continue de rompre, pour le troisième jour consécutif, le calme de ce coin. Un public spécial y débarque. Ici, le poids des traditions ne se ressent plus. Des centaines de jeunes métalleux affichent fièrement leurs goûts et tendances. Cheveux longs ou hérissés, habits de couleurs sombres en général, jeans serrés, t-shirt ou capuchon à l’effigie de leurs groupes préférés, ces adeptes de la culture underground se démarquent par leur look exotique. Une fois descendu de notre véhicule, une agréable voix féminine chantant du jazz perce les murs du COC pour nous accueillir.
Rendez-vous incontournable
C’est le quatrième et dernier jour de la 16ème édition de L’Boulevard, le plus grand festival underground au Maroc. Grâce à son menu riche et diversifié, cette manifestation est devenue un rendez-vous incontournable pour une jeunesse marocaine qui se veut rebelle et émancipée.
Ici, l’accès aux activités du festival, y compris les concerts, est gratuit. Deux points d’accès sont mis à la disposition des festivaliers. Le premier, réservé aux filles, est plutôt calme est fluide. Tandis que le second, délimité par un grillage, et dédié aux garçons. Ces derniers subissent un double contrôle avant d’entrer au stade. Un agent de sécurité moustachu et bien bâti les dévisage, ajuste la cadence, et réprime les fauteurs de troubles.
Par la suite, des éléments des Forces auxiliaires fouillent les festivaliers, pour empêcher l’intrusion d’objets qui pourraient nuire à la sécurité du public. Surpris par ces mesures de sécurités renforcées, nous posons la question à un policier sur place. «Certains veulent profiter du cafouillage durant le festival, et tentent d’introduire des armes blanches pour agresser et commettre des vols. Mais ce serait sans compter notre vigilance», nous explique-t-il.
Des titres emblématiques
Une fois à l’intérieur du stade, le visiteur a l’embarras du choix. A Droite, des vendeurs ont installé leurs stands, proposant, entre autres, des posters, stickers, t-shirts, ou bandes dessinés américaines. En progressant encore plus, le visiteur peut prendre part à des ateliers de cirque et de théâtre, avant d’arriver à la scène principale qui abrite les concerts.
Au programme du dernier jour du festival, Djazia Satour, le Nabila Maan&Carmen Paris, Medhi Nassouli et le groupe Zebda. Mais la star de la soirée était indiscutablement Hoba Hoba spirit. Dix ans après leur dernier concert au même festival, les membres du célèbre groupe marocain ont fait vibrer des milliers de téléspectateurs, avec leurs titres emblématiques comme «Bienvenue à Casa», «Trabando», «Fhamator» ou encore «Blad Schizophrene». Quoi de mieux pour clôturer en beauté un rendez-vous artistique unique en son genre au Maroc.