Taounate : Les drones au service du contrôle des parcelles de cannabis autorisées


L'Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis (ANRAC) a lancé mardi 10 septembre, dans la province de Taounate, une initiative innovante visant à renforcer la surveillance des parcelles de cannabis autorisées. Cette opération repose sur l’utilisation de drones pour optimiser le contrôle des cultures.

"L'ANRAC a introduit des technologies modernes pour surveiller les parcelles autorisées dans le cadre de la culture du cannabis," a déclaré Ihssane Sidki, directeur provincial de l’ANRAC à Taounate, à la MAP. Selon lui, cette action s'inscrit dans une volonté constante de l'agence de moderniser ses outils d'accompagnement et de supervision des agriculteurs actifs dans cette nouvelle filière.

L’objectif de cette initiative est de soutenir les agriculteurs, les coopératives et les investisseurs engagés dans la chaîne de valeur du cannabis, a-t-il ajouté. Il a également insisté sur le rôle clé des drones dans la supervision des zones difficiles d’accès, notamment les reliefs montagneux et accidentés, en soulignant que l’approche adoptée vise avant tout à accompagner les acteurs du secteur et non à les sanctionner.

"Il ne s'agit pas d'une logique de sanction, mais plutôt d’accompagnement et de conseil," a affirmé M. Sidki, rappelant que l’ANRAC est consciente du caractère récent de la filière du cannabis licite, ce qui nécessite un soutien permanent.

La mise en place de drones pour surveiller les parcelles représente une avancée notable dans les méthodes de contrôle de l’ANRAC. Ces appareils permettent de capturer des images aériennes des parcelles, facilitant ainsi la vérification de la conformité des cultures aux autorisations délivrées. De cette manière, l’agence peut s'assurer que les agriculteurs respectent les superficies autorisées et exploitent correctement les terrains accordés.


M. Sidki a également évoqué le cadre légal qui régit cette activité, en se référant à la loi 13-21, qui encadre les conditions d'octroi des autorisations aux agriculteurs pour des superficies précises. L'ANRAC veille à ce que les agriculteurs respectent les limites imposées, sans dépasser les superficies allouées.

L'importance de ce contrôle est cruciale, a-t-il noté, en raison de la nature intégrée de la filière du cannabis licite. Les agriculteurs, organisés en coopératives, doivent livrer leur production à des investisseurs agréés. Ces derniers sont informés à l'avance des surfaces cultivées et des quantités de production prévues. Tout excédent est soumis à une réglementation stricte qui impose sa destruction, a-t-il précisé.

La province de Taounate, qui abrite une forte concentration de cultivateurs de cannabis, présente des défis particuliers en matière de gestion et d’encadrement, a observé le directeur provincial. Il a cependant assuré que l'ANRAC dispose des ressources humaines et matérielles nécessaires pour relever ces défis. De plus, le nombre d'agriculteurs participants au programme devrait doubler l'année prochaine, en partie grâce à l'effet bénéfique de la Grâce royale, qui encourage la transition vers un cadre légal.

Cette initiative de l’ANRAC s’inscrit dans un projet plus vaste de régulation et de développement de la filière du cannabis au Maroc. Le Royaume ambitionne de tirer parti des opportunités économiques offertes par cette culture, tout en garantissant un cadre légal strict et un contrôle rigoureux, a-t-il conclu.

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