Pour l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, M. Robert Dölger, le Maroc demeure l’un des principaux partenaires économiques et politiques de l’Allemagne et de l’Europe en Afrique. Quant à la question du Sahara, le représentant de Berlin au Maroc rappelle le soutien absolu de l’Allemagne au Maroc et appelle à un dialogue régional approfondi.
La chambre de commerce allemande au Maroc vient de célébrer ses 25 ans. L’occasion de revenir sur le bilan des relations entre les deux pays. Comment évaluez-vous ces relations ?
Les relations entre les deux pays sont très bien ! comme vous le savez, je suis venu au Maroc le mois de mai de l’année dernière (2022) et c’était le début d’une nouvelle dynamique, boostée par la visite à Rabat de notre ministre des affaires étrangères, Mme. Annalena Baerbock, les 24 et 25 août 2022, où elle a rencontré son homologue M. Nasser Bourita et qui a été couronnée par une déclaration commune qui décrit les principes de base de la coopération entre nos deux pays ainsi que le pistes à explorer. Cette visite était très importante dans la mesure où elle annonçait un nouveau départ avec des régles basées sur le respect bilatéral et un dialogue approfondi entre nous et je crois que ce dialogue stratégique est une base pour notre relation et pour le traitement de sujets qui préoccupent nos deux pays telles que les questions d’énergies renouvelables, en particulier l’hydrogène vert mais surtout en matière de coopération économique.
Alors que la relation avec l’Allemagne semble au meilleur état, comment décrivez-vous celle du Maroc avec l’union européenne, notamment à la lumière de la récente résolution votée par le parlement européen contre le Royaume ?
Je ne peux pas me prononcer sur le contenu de la résolution parce que les parlementaires sont souverains, mais ce que j’aimerai souligner c’est que le Maroc et l’union européenne sont des partenaires et les parlementaires sont partie prenante de ce partenariat au niveau politique. Pour nous, il est très important que le dialogue se passe par le parlement. Nous considérons alors qu’il faut revenir sur ce dialogue parce que si on a des problèmes, il faut en parler. C’est notre principe. Quelle est la position de l’Allemagne à l’égard du Sahara marocain? Comme l’avait annoncé Mme. Annalena Baerbock, nous sommes sur la même position de la nécessité de trouver une solution dans le cadre des nations unies et aussi sur le travail de l’envoyé spécial de l’ONU M. Staffan Dimistura qui a le mandat de mener les discussions et donc nous vous soutenons dans cette affaire. Aussi, nous soutenons le plan d’autonomie, proposé par le Maroc en 2007, et nous le considérons comme une bonne base sérieuse et crédible pour que ces négociations se réalisent.
Au niveau économique, comment se portent les relations entre les deux pays, sachant que nous fêtons cette semaine la 25E année d’existence de la chambre de commerce allemande au Maroc ?
Je me félicite beaucoup de ce sujet. Parcequ’on est en pleine dynamique. Au niveau du commerce, le Maroc est notre deuxième partenaire en Afrique derrière l’Afrique du Sud. Au niveau des investissements, les entreprises allemandes sont en pleine développement et je peux dire qu’on peut faire plus. Nous sommes le plus grand pays économique en Europe, alors que le Maroc est l’un des pays les plus importants en Afrique. Je crois qu’il y a un grand potentiel à explorer au niveau de l’industrie, du secteur des énergies, dans celui de l’hydrogène vert. En résumé, il y a beaucoup de sujets à traiter en commun et dont on peut tirer profit ensemble.
Qu’en est-il de la coopération militaire ?
Je crois également que c’est un secteur qui est sous-exploité. Il y a un certain nombre d’officiers marocains qui ont des bourses de formation dans l’université militaire en Allemagne. Il faut continuer à créer des réseaux entre nos militaires et surtout à explorer de nouvelles pistes au niveau de cette coopération.
Comment le Maroc et l’Allemagne peuvent hisser leur coopération ?
Je pense que la déclaration commune présente la meilleure base pour l’amélioration des relations bilatérales. Maintenant, il faut l’enrichir en lançant des discussions sur tous les domaines qui intéressent les deux pays. Il faut surtout maintenir un dialogue approfondi et continu