WANTED AHMED MANSOUR


Le journaliste islamiste prédateur de sexe


La justice marocaine a lancé un mandat d’arrêt international contre le journaliste Égyptien de la chaîne Qatarie Al Jazeera pour mariage fictif au Maroc. le PJD est impliqué dans ce scandale.

Le moins que l’on puisse dire est que le PJD, qui conduit actuellement la majorité gouvernementale, cumule les scandales sexuels. Alors que les affaires Amina Mae Al Ainine, députée islamiste, qui a été critiquée pour avoir enlevé son voile lors d’une récente escapade à Paris, et Mohamed Yatim, ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, qui avait été pris en photos pendant une balade parisienne avec sa fiancée marocaine main dans la main, continuent toujours d’alimenter les conversations publiques, voilà qu’un nouveau scandale sexuel vient d’éclater, éclaboussant plusieurs dirigeants du parti islamiste.

Il s’agit de l’affaire Ahmed Mansour, ce journaliste égyptien, présentateur vedette de la chaîne qatarie Al Jazeera, où il anime depuis de nombreuses années son émission phare «Bila Houdoud» (Sans frontières). Visé par un mandat d’arrêt international émis contre lui, lundi 21 janvier 2019, par le parquet de Rabat, Ahmed Mansour est maintenant recherché par la police internationale, Interpol. Un avis de recherche lancé après l’ouverture d’une enquête judiciaire le visant suite au dépôt en juillet 2018 par la Marocaine Karima Frites d’une plainte où elle l’accuse d’escroquerie et de manipulation.

Charme trompeur
Ahmed Mansour est également accusé par les autorités judiciaires marocaines d’avoir proféré des insultes et des propos diffamatoires contre les Marocains, en particulier les journalistes. Fille d’un cinéaste et scénariste connu dans le milieu cinématographique national, Mahmoud Frites, Karima, qui était une militante active dans le PJD, était liée à Ahmed Mansour par un lien de mariage coutumier, «ourfi», contracté en août 2012 dans le domicile de ses parents à Salé. Ils se sont connus lors du 7ème congrès du PJD, où Karima Frites se chargeait de l’accueil des personnalités étrangères. Belle et charmante, Karima, 29 ans, est également une inspectrice générale des finances à la Direction générale des impôts, à Rabat. Leur union «religieuse», célébrée en grande pompe, avec un somptueux dîner servi par un traiteur de renommée nationale, s’est déroulée en présence de plusieurs dirigeants du PJD, dont Abdelali Hamieddine, par ailleurs impliqué dans l’affaire de l’assassinat à Fès de l’étudiant gauchiste Benaissa Aït Ljid, en 1993. M. Hamieddine n’avait jamais démenti sa présence dans la célébration de ce mariage fictif. Mieux, il en a été l’un des principaux facilitateurs en jouant notamment l’intermédiaire entre les deux parties, Ahmed Mansour et le père de la victime, qui, selon ses propres dires, était farouchement opposé à l’adoption de la forme coutumière du mariage. Mais devant les fausses garanties présentées par Abdelali Hamieddine et les promesses d’authentification avancées par le faux mari, la famille de Karima a fini par accepter le deal.

Ahmed Mansour usera ensuite de son charme trompeur pour séduire la jeune femme en lui offrant un séjour de rêve de cinq jours au Sofitel Jardin des Roses de Rabat, aux frais de la chaîne qatarie. Un séjour suivi d’un voyage de noces de deux semaines à Istanbul, en Turquie. De retour au Maroc, en septembre 2012, choquée, Karima Frites découvre le pot-aux-roses. Ahmed Mansour, qui lui avait promis d’authentifier leur mariage au Liban, dès leur retour de Turquie, a disparu dans la nature. Consterné, son père jette la responsabilité de ce scandale sur les dirigeants du PJD, qu’il accuse d’avoir trompé sa fille. Celle-ci vit depuis ce triste épisode un véritable drame psychologique. «Comment, en effet, osent-ils venir avec leurs visages découverts cautionner un tel homme sans foi ni loi? Pourquoi ont-ils agi de la sorte alors que ma fille est une vraie militante dans leur parti? Si ma fille a accepté de se marier avec ce journaliste, c’est d’abord avant tout à cause d’eux», a-t-il, en effet, déclaré.

Escroquerie et machination
Mahmoud Frites semble en vouloir particulièrement à Abdelali Hamieddine. Quelques mois après la conclusion du pseudo mariage, l’affaire Ahmed Mansour a été déballée sur la scène publique et commençait à faire les choux gras des quotidiens arabophones marocains. Se sentant offensé par ces révélations, Ahmed Mansour s’est fendu par la suite d’un étrange message calomnieux sur Facebook où il traitait les journalistes marocains de «proxénètes» et d’«ordures», avant de s’excuser quelques jours plus tard. Ce premier message insultant avait été maladroitement repris sur le site du PJD, avant qu’on le retire quelques heures plus tard.

Mais, Ahmed Mansour n’en est pas à son premier acte d’escroquerie et de machination. Ce militant actif de la confrérie des Frères musulmans dont il défend, bec et ongles, l’idéologie, bénéficie de la protection du célèbre prédicateur Youssef Al Qaradaoui. A vrai dire, M. Mansour n’est pas à son premier mariage fictif. Il comptabilise pas moins de 16 mariages coutumiers, selon plusieurs journaux arabes, dont le très réputé quotidien égyptien Al Ahram.

Ainsi, avant Karima Frites, une journaliste marocaine, Ouafa Hamidi, avait été une victime d’Ahmed Mansour. Dans un entretien accordé au quotidien égyptien Al Ahram, Ouafa Hamidi le décrit comme un homme hypocrite, manipulateur, voire brutal et violent. Ahmed Mansour l’avait, en effet, épousée en Egypte à la façon coutumière pendant 5 mois avant de l’abandonner dans un aéroport turc après l’avoir «humiliée et insultée avec des mots horribles», déclare-t-elle.

Fatwas provocatrices
Son ascension au sein de la confrérie des Frères musulmans a été facilitée par son protecteur Cheikh Youssef Al Qaradaoui, ancien président de l’Union internationale des Oulémas musulmans. Un religieux tout aussi controversé pour ses prêches qui prônent le radicalisme islamiste. Comme Ahmed Mansour, Youssef Al Qaradaoui, installé à Doha, au Qatar, s’autorise des frasques sexuelles d’un âge révolu.

Encore une fois, grâce à l’intermédiation et au soutien des dirigeants du PJD, le cheikh égyptien a contracté un mariage coutumier, en juin 2012, avec une Marocaine de Salé, Aïcha Lemfennen, 49 ans, originaire de Ben Guerir et fonctionnaire de son état.

L’union a été scellée au Qatar par procuration, après une première rencontre entre les deux parties en Tunisie. Al Qaradaoui, âgé de 86 ans, s’est dit fatigué, ne pouvant par conséquent pas se rendre au Maroc pour la circonstance. Connu pour ses célèbres fatwas provocatrices, le Cheikh, avait défrayé la chronique en répudiant, en 2011, la députée algérienne du Front de Libération Nationale (FLN), Asmaa Ben Kada, qu’il avait épousée en 1996.

Dans le cas d’Ahmed Mansour, comme dans celui du Cheikh Al Qaradaoui, l’implication du PJD est flagrante. Comment un parti, qui est aujourd’hui au pouvoir, se permet-il de cautionner des actes de mariage «ourfi» alors que ses dirigeants savent que ces mariages sont interdits au Maroc? L’ancien ministre de la Justice, Mustapha Ramid, membre influent du PJD, n’a-t-il pas lancé par le passé des campagnes de régularisation des mariages conclus par simple Fatiha pour qu’ils se conforment à la nouvelle Moudawana?

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