Une Palestinienne de 18 ans a poignardé dans le dos un juif

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La Vieille ville de Jérusalem a été le théâtre mercredi d'une nouvelle attaque au couteau d'une Palestinienne contre un juif, alors même que les autorités israéliennes et palestiniennes semblaient s'employer à désamorcer une situation potentiellement explosive.

Une Palestinienne de 18 ans, habitante de Jérusalem-Est, a poignardé dans le dos un homme juif de 35 ans, à proximité de l'esplanade des Mosquées. Ce dernier a réussi à sortir son arme et à lui tirer dessus, la blessant grièvement, a rapporté la police israélienne.

Aucun détail n'a été donné sur les motivations de la jeune femme, qui a été hospitalisée dans un état critique selon la police. Mais il s'agit de la troisième attaque au couteau depuis samedi par des Palestiniens contre des juifs dans et auprès de la Vieille ville, située à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël.

Un Palestinien de 19 ans y a mortellement poignardé samedi un soldat juif et un rabbin, avant d'être abattu. L'auteur d'une autre attaque, contestée par sa famille, a également été tué le lendemain.

Les tensions se sont intensifiées ces derniers jours, au point de réveiller le spectre d'une nouvelle intifada, dans la Vieille ville ainsi que dans le reste de Jérusalem-Est et dans toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.

Quatre Israéliens et quatre Palestiniens sont morts depuis jeudi. Des centaines de Palestiniens ont été blessés alors que se multipliaient les confrontations entre de jeunes lanceurs de pierres et les soldats ou policiers israéliens, qui ripostent de plus en plus systématiquement à balles réelles.

A couteaux tirés

Un jeune Palestinien a été grièvement blessé mercredi par des tirs de colons israéliens en Cisjordanie près de Bethléem, a indiqué à l'AFP le Croissant-Rouge.

Dans le même secteur où les colonies israéliennes jouxtent les villages palestiniens, un groupe de Palestiniens a cherché à extraire une Israélienne de son véhicule et peut-être à l'enlever, a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Arye Shalicar. Elle a été frappée, mais sauvée par les tirs en l'air d'autres colons.

Une grande partie des 400.000 colons, qui coexistent difficilement avec les 2,8 millions de Palestiniens de Cisjordanie, est en colère depuis le meurtre d'un couple assassiné jeudi dans une attaque attribuée par Israël à une cellule du mouvement islamiste Hamas.

Les Palestiniens, les jeunes surtout, sont frustrés ou exaspérés après des décennies de vaine attente d'un Etat indépendant et d'épreuves permanentes liées à l'occupation. La querelle autour de l'esplanade des Mosquées, lieu saint pour les musulmans comme pour les juifs, catalyse les animosités.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a surenchéri dans les promesses de répression implacable. Lui et le président palestinien Mahmoud Abbas s'accusent mutuellement d'être responsables de l'escalade.

L'agitation gagne Jaffa

L'agitation a gagné mardi soir Jaffa, une ville côtière proche de Tel Aviv en Israël, où une manifestation d'Arabes israéliens en faveur de l'esplanade des Mosquées a dégénéré en heurts.

Au-delà des invectives des dirigeants, Israéliens et Palestiniens semblent cependant s'employer à apaiser les esprits. Israël a levé les restrictions d'âge imposées au fidèles musulmans pour accéder à l'esplanade des Mosquées.

Dans une rare interview au quotidien israélien Haaretz, M. Abbas a maintenu ses accusations contre Israël tout en assurant ne pas vouloir "un retour au cycle des violences". "Je suis prêt à agir contre la violence et je prends des mesures en ce sens, et l'appareil sécuritaire ne fera pas usage de la force ni des armes, mais nous maintiendrons l'ordre", annonce-t-il.

L'une des grandes inconnues résidait justement dans la poursuite de la coopération sécuritaire après les propos tenus par M. Abbas la semaine passée à l'ONU. Il y avait dit ne plus être lié par les accords antérieurs avec Israël. Un arrêt de la coopération sécuritaire menacerait de semer le chaos en Cisjordanie, selon les analystes.

De hauts responsables de l'armée israélienne ont rencontré mardi soir leurs collègues des forces de sécurité palestiniennes pour faire baisser la tension, a rapporté la presse israélienne. "La coordination entre les forces de sécurité palestiniennes et l'armée continue", a souligné le porte-parole de l'armée, Arye Shalicar.

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