Des femmes et jeunes marocains s'initient au monde de la cuisine grâce à une initiative du ministère des MRE



Pendant trois mois, Leila, Fatima Azzahra et dix autres femmes et jeunes marocains se rendent chaque jour de la semaine à un atelier de formation au métier d’aide cuisinier, situé en plein centre de la capitale andalouse, Séville.

Sous la houlette du chef marocain Ali El Kardoudi, les marmitons apprennent les secrets de cet office. Il s’agit d’une initiative financée par le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration et menée sur place par la Fondation Trois Cultures de la Méditerranée, dans le cadre du programme du mois du Maroc en Andalousie.

L'objectif de ce projet est de préparer ces jeunes et femmes marocains à aborder le marché du travail espagnol avec une formation en mesure de leur offrir de nouvelles débouchées professionnelles et faciliter leur intégration dans la société d’accueil.

Abderrahim, 25 ans, originaire d’Ouarzazate se montre enthousiaste à l’idée de se dédier à ce métier. Vêtu d’un tablier blanc, il fait revenir dans une sauteuse des légumes en julienne.

“Je n’ai jamais reçu de formation spécialisée et ces cours ont éveillé ma curiosité envers le monde de la cuisine et des fourneaux. J’espère pourvoir approfondir davantage mes connaissances dans ce domaine”, confie-t-il dans une déclaration à la MAP, sans perdre de vue sa poêle.

Cet intérêt pour le monde des fourneaux, Nadia, 46 ans le connaît déjà mais admet que c’est la première fois qu’elle découvre cet aspect instructif de la cuisine. “J’ai évolué dans plusieurs restaurants à Barcelone où je me chargeais de confectionner des plats marocains. J’ai appris sur le tas et je me contentais de cuisiner comme je le faisais chez moi. Cette formation m’a initiée à la richesse de cette profession, ses règles et ses exigences”, affirme-t-elle.

“Ici, nous avons appris les spécificités de la cuisine espagnole, le vocabulaire technique, les équipements, les méthodes d’épluchage des légumes et les différentes manières de coupe de viande ainsi que sa cuisson. Cela nous permettra de mieux communiquer avec le reste des équipes une fois que nous intégrions une véritable cuisine”, ajoute-t-elle.

De son côté, Leila, 42 ans, en recherche active d’un emploi, espère que cette formation puisse lui ouvrir quelques portes dans le monde de la restauration.

“Nous avons apprécié cette initiative lancée par le département marocain en charge des MRE et elle tombe à point nommé à dire vrai. Je cherche depuis des mois un emploi, mais je pense qu’à la fin de ces cours je réorienterai mieux mes recherches pour les focaliser sur ce domaine”, précise cette mère de cinq enfants. Son rêve est de réussir à s’affairer derrière ses propres fourneaux dans son propre restaurant.

Quant à la jeune Fatima Azahra, elle a à son actif quelques expériences professionnelles dans les cuisines des chaînes de restauration rapide. “C’est différent d’évoluer dans une cuisine après avoir suivi une formation que suite à un apprentissage sur le tas. A travers une formation spécialisée, les horizons s’élargissent et même les capacités d’innover et de créer s’améliorent à travers ces cours”, souligne-t-elle.

“Ce que je retiens le plus de cette formation c’est l’apprentissage du côté technique de la cuisine. Les termes pour désigner les ustensiles, les différents types de récipients et de poêles, que nous avons l’habitude de nommer avec un mot générique. Je suis convaincue que je veux me dédier complètement à ce métier qui me passionne”, poursuit-elle.

Au bout de quelques heures de théorie, les commis passent au fourneau pour mettre en pratique les consignes du chef Ali et composer des menus. “Les apprentis ont une grande volonté d’apprendre et cela se passe dans une ambiance bon enfant”, affirme-t-il tout fier de ses élèves.

Celui-ci s’est montré très généreux durant sa mission et n’hésite pas à partager avec ses disciples les secrets du métier. Et ce n’est pas tout. Car de la théorie, les apprentis aide-cuisiniers vont enfin passer à la pratique. En effet, la formation est dispensée en deux mois d’apprentissage théorique accompagnée d’un mois de pratique à exercer dans un restaurant où ils confronteront leurs acquisitions et se frotteront à la réalité du monde de la restauration.

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