Un acharnement injustifié
Conflit. Les producteurs exportateurs marocains de fruits et légumes demandent aux pouvoirs publics de prendre position en répondant officiellement aux allégations espagnoles.
Même en respectant scrupuleusement son contingent initialement défini et ses quotas selon les normes établies par les accords conclus avec l’Union européenne, le lobby espagnol ne rate aucune occasion pour s’acharner contre la tomate ronde marocaine qui concurrence sérieusement ses produits locaux. Une attitude qu’on a cru révolue depuis la mise en place, il y une année, du nouveau système des prix d’entrée des fruits et légumes marocains sur le marché européen. Eh bien non, les lobbyistes espagnols, représentés notamment au parlement espagnol par les députés du parti Union, progrès et démocratie, ne veulent rien entendre. À coups de projets de lois portant sur les sanctions à appliquer contre le Maroc, particulièrement contre la tomate ronde, ils s’obstinent à réclamer, auprès du gouvernement espagnol et du comité de l’agriculture de la Commission européenne, plus de contrôle sur les importations de tomates marocaines.
Une position légitime Or, rien ne justifie un tel acharnement. Le Maroc a toujours respecté ses engagements visà- vis de l’Union européenne. Le contingent fixé par l’accord Maroc- Union européenne, qui est de 42.050 tonnes par mois a toujours été respecté. Il n’y a pas eu de dépassement, d’autant plus que, depuis novembre 2014, suite aux inondations qu’a connues le Sud marocain, les quotas fixés n’ont pu être atteints, affirme Omar Mounir, porte-parole et vice-président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL).
Selon lui, les producteursexportateurs ne vont rester les bras croisés. Ils feront tout pour faire entendre leur voix, notamment auprès des pouvoirs publics. À ces derniers, ils leur demandent, notamment, de prendre position en répondant officiellement aux allégations des lobbies espagnols. Plus que jamais, les producteursexportateurs marocains de tomates attendent une intervention non seulement du gouvernement, mais aussi des parlementaires marocains, qui doivent assumer leur responsabilité. Le tout dans le cadre des intérêts bien compris des espagnols eux-mêmes, surtout ceux qui sont installés au Royaume et qui bénéficient des conditions les meilleures.
La position du Royaume est d’autant plus légitime qu’elle vient d’être renforcée par les précisions apportées dernièrement par la Délégation européenne. Des précisions et statistiques à l’appui, qui vont toutes dans le même sens. En effet, depuis la mise en oeuvre du nouveau système des prix d’entrée des fruits et légumes marocains sur le marché européen, les exportations marocaines de tomates à destination de ce marché, n’ont en aucun cas affecté les flux d’importations de tomates en provenance du Maroc. Et encore moins leurs prix d’entrée sur ce marché.