La clé des débouchés pour les produits marocains


L’agro-industrie se lance le défi de renforcer ses moyens logistiques


La compétitivité de notre industrie agroalimentaire dépend de l’offre et de la maîtrise des coûts de la logistique. Des efforts doivent être déployés pour renforcer les flottes de transport de produits périssables.

Depuis son lancement en 2008, le Plan Maroc Vert, stratégie nationale du secteur de l’Agriculture, s’est attelé à développer les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie, qui représentent environ 19% du PIB marocain et qui jouent un rôle important dans les équilibres macro-économiques du pays. Ces secteurs supportent une responsabilité quant à la sécurité alimentaire du pays. Pour le secteur agricole, l’industrie agroalimentaire constitue un débouché important et indispensable, créateur de plus de valeur pour le produit agricole. La production agricole a connu un net bond grâce à une déclinaison régionale ainsi qu’à des contrats-programmes par filière. Signé en avril 2017 en marge des Assises de l’agriculture 2017, les textes d’application et les conventions devant permettre le démarrage des projets prévus par le contrat-programme devraient voir le jour incessamment.

Il s’agit de décrets et d’arrêtés qui devront être publiés ainsi que les conventions entre trois départements -l’agriculture, l’industrie et les finances- et les groupements professionnels, au nombre de treize.
Pour rappel, l’enveloppe globale du contrat-programme, d’une durée de cinq ans, est de 12 milliards de DH, dont 8 milliards de fonds privés et 4 milliards de fonds publics. Projets de recherche et développement, formation professionnelle, installation de nouvelles unités de transformation et modernisation des unités existantes…, tels sont les grands axes du premier contrat-programme dédié à l’agro-industrie. Les objectifs sont pour le moins ambitieux. En effet, le contrat-programme prévoit dans la filière des fruits et légumes transformés l’exportation de 45.000 tonnes supplémentaires de produits à forte valeur ajoutée et 45.000 tonnes supplémentaires d’olives de table.

Progrès importants
L’augmentation de la capacité de production doit s’accompagner du renforcement des moyens logistiques qui maintiendraient la compétitivité des industries agroalimentaires marocaines. Et comme la plupart des produits agroalimentaires sont périssables et exigent une conservation à des températures adaptées, la logistique portuaire demeure la plus importante. Le Maroc a réalisé des progrès importants en matière de connectivité maritime, notamment par la mise en exploitation de Tanger Med I et II.

D’autres projets phares sont en cours, tels le Port Nador West, le Port Kenitra Atlantique et le Port Dakhla Atlantique. Mais un bémol persiste: le Maroc dispose d’une flotte maritime et de lignes maritimes très limitées. Si l’Afrique, notamment subsaharienne, représente un débouché important pour nos produits agroalimentaires, le maillon faible de la logistique en Afrique demeure le volet maritime et les barrières douanières. Enfin, pour faire du Maroc un hub logistique dynamique, le privé aussi doit jouer sa partition en investissant sur le Transport International Routier (TIR) et particulièrement dans des flottes spécialisées dans le transport de produits périssables (véhicules à température contrôlée).

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