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Des défis à relever
Alerte. Le Maroc fête sa journée nationale de l’enfant le 25 mai. Entre progrès réalisés et problématiques chroniques, la situation indécise des enfants interpelle les parties concernées.
Alors que le Maroc fête sa journée nationale de l’enfant le 25 mai, les indicateurs montrent deux tendances opposées. Depuis 1993, date de la ratification de la Convention des Droits de l’enfant (CDE), le Maroc a réalisé d’importants progrès en matière de promotion et de réalisation des droits de l’enfant.
Selon Regina De Dominicis, représentante du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) à Rabat, le Maroc affiche un niveau de scolarisation primaire quasi universelle, un taux de vaccination proche de 100%, et s’est doté d’une législation répondant davantage à ses engagements internationaux, en plus d’une prise de conscience sociale des défis relatifs à l’environnement pour protéger les droits de l’enfant et d’une culture du tabou de plus en plus brisée. Toutefois, une étude réalisée par la même organisation, et dont les résultats ont été rendus publics lundi 25 mai 2015, dresse une image inquiétante de la situation des enfants dans le royaume. Près de 86.000 enfants âgés entre 7 et 15 ans travaillaient au Maroc en 2013, 1,8% exactement de tous les enfants recensés dans le pays. D’autant plus que 25.000 enfants errent dans la rue en SDF (sans domicile fixe), dont 20 à 25% à Casablanca, exposés aux risques de viol, d’exploitation, de maladies ou encore d’accidents, précise cette étude. Alors que le phénomène du mariage des mineures perdure encore, avec 35.152 cas recensés par l’UNICEF en 2013, soit 11,5% des mariages enregistrés dans le royaume, contre 29.800 cas en 2007, révèle la même source.
Points faibles
Egalement, plus de 6.000 enfants ont été victimes de différentes formes de violences entre 2010 et 2012. Tandis que plus de 5.000 cas de négligence ont été enregistrés en 2012. Durant cette période, ajoute le responsable cité par EFE, il y a eu une «augmentation vertigineuse» d’abandon d’enfants par leurs familles.
Mais, selon Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, le fait de célébrer cette journée est révélateur, et confirme l’engagement du Maroc en faveur des droits de l’enfance. Elle a d’ailleurs expliqué que c’est une occasion pour s’arrêter sur les efforts consentis par le Maroc dans le domaine de l’enfance, et identifier, par conséquence les points forts et les points faibles, ainsi que les défis et les priorités. Le principal défi à relever dans l’avenir sont liés principalement au déséquilibre entre les milieux urbains et ruraux, ainsi qu’aux facteurs géographiques et culturels qui ont donné lieu à des catégories plus précaires.