Campagne agricole 2018-2019: Les pluies au rendez-vous

©ph:DR

La vulnérabilité à la diminution des précipitations, à l’augmentation des températures ou à la sécheresse est une menace qui plane en grande partie sur nos petits agriculteurs.

Les dernières pluies ont apporté beaucoup d’espoirs pour nos agriculteurs, notamment les plus petits d’entre eux. Une bonne pluviométrie est toujours gage de bonne récolte, surtout lorsque toutes les dispositions ont été prises à temps par le département que dirige Aziz Akhanouch pour soutenir le secteur. Le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) n’est pas en reste, puisqu’il s’associe, aux côtés du département de l’agriculture, à l’opération Boudour pour l’emblavement d’un maximum de superficies céréalières. Côté crédits de campagne, le groupe Crédit Agricole du Maroc n’a pas manqué de mobiliser ses structures spécifiques, notamment la banque classique et Tamwil El Fellah pour augmenter les financements au profit des agriculteurs. Crédits destinés, notamment, à promouvoir l’utilisation des semences sélectionnées ou améliorées pour augmenter sensiblement la production des céréales.

Malgré tous ces efforts, le Royaume n’arrive pas encore à assurer son autonomie alimentaire puisqu’il continue d’année en année à importer des céréales. Au cours de la campagne actuelle, l’Office interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL), vient, en effet, de lancer un appel d’offres pour l’importation de 45.455 tonnes de blé dur de l’Union européenne. Blé dur destiné en particulier aux minoteries industrielles et autres organismes stockeurs.

Absence de coordination
Situation qui risque de durer si rien n’est fait pour aider nos petits agriculteurs, qui s’adonnent principalement à la céréaliculture, à s’adapter au stress hydrique qui touche principalement les zones non irriguées. Surtout lorsqu’on sait que la vulnérabilité à la diminution des précipitations, à l’augmentation des températures ou à la sécheresse est une menace qui plane en grande partie sur nos petits agriculteurs.

Selon une récente étude de l’Agence pour le développement agricole (ADA), cette menace pourrait toucher 70% du territoire marocain couvrant les zones allant d’Oujda à Tata. En effet, les cartographies de vulnérabilité établies par cette étude font ressortir «un profil hétérogène en grande partie à forte vulnérabilité avec des inégalités importantes entre les zones de montagne, de plaine ou oasiennes». Or, en raison de la pauvreté, de l’enclavement ou de l’analphabétisme, nos petits agriculteurs ont un accès très limité aux connaissances des risques et aux prévisions météorologiques.

Pour les rédacteurs de l’étude de l’ADA, «l’absence d’une structure de coordination fonctionnelle aux niveaux provincial et communal fragilise les capacités de prévention des risques et de gestion des catastrophes lors d’événements extrêmes». Ils préconisent, ainsi, de mieux conseiller les petits et les grands agriculteurs aux questions liées au climat afin qu’ils aient tous les choix pour s’adapter.

Plus que jamais la question du changement climatique doit être incluse dans les systèmes de formation des jeunes travailleurs agricoles, et plus globalement dans les projets de développement agricole.

Articles similaires